Dans le cadre des consultations du Fonds monétaire international (FMI), pour les 4ème et 5ème revues du programme burkinabè soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC), une délégation du FMI a séjourné pendant deux semaines au Burkina. A l’issue des travaux de diagnostic sur l’économie du pays, la délégation du FMI conduite par Corinne Deléchat, s’est entretenue avec le premier ministre Paul KabaThiéba.
C’était le jeudi 7 avril 2016 au sein de la primature où, les échanges ont pris fin par une conférence de presse. Dans l’ensemble, les conclusions issues de la présente mission du FMI sont jugées satisfaisantes.
Après deux semaines de diagnostic sur l’économie Burkinabè, le bilan est déclaré positif. « La mission du FMI qui a séjourné pendant 2 semaines a délivré un satisfecit à l’économie burkinabè. Ce qui signifie que les critères du FMI ont été respectés. En dehors des finances publiques, la question des salaires, tous les autres critères ont été respectés » a noté Paul KabaThiéba.
De l’avis du premier ministre, la politique économique mise en œuvre par le gouvernement a été saluée et encouragée par le Fonds. Raison pour laquelle, dans un premier temps, la présentation du rapport de la présente mission au conseil d’administration, permettra au Burkina de bénéficier d’un prêt de 15 milliards de francs CFA en juin 2016. Puis, un autre prêt de 5 milliards de francs CFA pourrait être accordé au pays. « En décembre 2016, il yaura la 6ème revue du programme. Après constat, si la mission est satisfaite de la politique économique du gouvernement burkinabè,il yaura un décaissement additionnel de l’ordre de 5 milliards de prêt » a ajouté monsieur Thiéba. Ce qui comptera le montant de l’aide total que le FMI va apporter au Burkina au cours de l’année 2016, à 20 milliards de francs CFA.
Un bon signe pour l’économie burkinabè
« Au-delà de ces 20 milliards, ce qui est important, c’est la portée politique et symbolique » a indiqué le chef du gouvernement burkinabè. En effet, selon Paul Kaba Thiéba, le FMI est « le gendarme financier du monde ».C’est pourquoi, il estime qu’au regard du rôle et de la place que joue le FMI dans le système monétaire et financier international, avoir un satisfecit dans un tel contexte est un bon signe pour l’économie burkinabè. Par ailleurs, il précise : « Les partenaires sont très attentifs à l’analyse de l’opinion du FMI. Les bailleurs s’appuient sur cette analyse ».A cet effet,le premier ministre souligne que les échanges ont permis de trouverun mécanisme qui permettra aux structures comme la SONABEL et la SONABHY , de retrouver leurs équilibres financières et d’assurer à terme, leurs viabilités financières.
L’année 2016 sera meilleure selon le FMI
Pour Corinne Deléchat, il ne s’agit pas seulement d’un bilan satisfaisant, mais plutôt d’une performance exemplaire. « Il s’agit d’un programme qui a traversé une insurrection populaire,un coup d’Etat et des attaques terroristes en remplissant tous les repères quantitatifs.Nous allons au conseil avec une année de retard sans pour autant demander une dérogation par rapport aux engagements qui ont été pris par le pays.Le bilan est plus que satisfaisant.Je dirai que c’est exemplaire comme performance » a-t-elle signifié.
De quoi rendre le FMI optimiste. En effet, l’institution estime une reprise de la croissance économique. Sur le plan macroéconomique et des perspectives, la croissance économique du pays est restée mitigée au cours des années 2014 et 2015. La croissance étant restée dans l’ordre de 4%, celle de 2016 pourra dépasser légèrement 5%. A cet effet, le FMI dit avoir noté un rebond des secteurs d’activités,notamment l’agriculture qui a déçu en fin d’année 2015. « Le rebond est tempéré par l’impact des attaques de janvier, entraînant ainsi un premier trimestre moins dynamique qu’on aurait l’espère » a déploré le chef de la délégation du FMI.
S’agissant du programme d’investissement du gouvernement, le FMI salue l’adoption de mesures pour faciliter les procédures de passation de marché et la mise en œuvre de l’investissement. Ce qui pourrait tirer la croissance vers le haut, selon Corinne Deléchat.Sur l’aspect de la politique des finances et de la loi des finances rectificatives, Corinne Deléchatindique : « Nous avons une appréciation très positive de l’effort qui est fait pour rattraper une partie du retard au niveau de la mobilisation des recettes ». Il s’agit entre autres : de la mobilisation et de l’informatisation des administrations fiscales et douanières, l’amélioration du contrôle et lutte contre la fraude.
Quant aux dépenses, des efforts sont également faits afin de contenir les augmentations de la masse salariale malgré les engagements pris par l’ancien régime. « Notre masse salariale par rapport aux recettes fiscales sont très élevés » a indiqué le premier ministre.