Un grand forum entre le gouvernement malien, la Plateforme et la CMA est prévue du 27 au 30 mars à Kidal. Et à Bamako, le weekend, une rencontre quadripartite (majorité-opposition-société civile-groupes armés) pour trouver des solutions aux problèmes du Mali dont l’enlisement du processus de paix 9 mois après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Des signaux forts et une lueur d’espoir pour le retour de la paix au Mali ? Oui, selon les différents protagonistes du processus de paix même si la nébuleuse jihadiste demeure une entrave à un retour définitif de la paix au Mali.
La semaine passée, une série de rencontres ont eu lieu à Bamako pour une redynamisation du processus de paix au Mali.
A Koulouba, les leaders des groupes armés signataires de l’accord de paix d’Alger ont, ainsi, du 19 au 26 février, rencontré le gouvernement malien. Cette rencontre a été sanctionnée par un communiqué dans lequel les signataires de l’accord de paix d’Alger ont décidé de la tenue d’un forum pour la paix et la réconciliation au Mali à Kidal du 27 au 30 mars 2016 qui clôture le processus d’Anefis. Les trois parties ont, aussi, décidé de l’adoption d’un chronogramme sur 2 mois (mars Avril 2016) de mise en œuvre des activités garantissant la sécurité publique et l’instauration d’une vie sociale normale sur tout le territoire à travers les activités suivantes : la mise en place des autorités intérimaires, la mise en place d’un dispositif de sécurité commun pour contribuer à la protection des personnes et des biens et la libre circulation des personnes dans le pays, la concrétisation urgente du cantonnement des combattants à traces le processus de DDR et l’accélération de la mise en œuvre des différentes dispositions de l’accord par l’adoption des textes y afférents de préparer les élections. Depuis la signature de l’accord, les groupes armés courraient derrières ces différentes dispositions, surtout la mise en place des autorités intérimaire et la mise en œuvre des différentes dispositions de l’accord.
Le signal fort de la classe politique malienne
Sur initiative de l’opposition malienne, la classe politique (Majorité-Opposition), la société civile et les groupes armés se sont rencontrés le dimanche passé à Bamako. Les différentes parties ont décidé de se donner la main pour la stabilisation du Mali. « … Nous nous retrouvons aujourd’hui pour parler de notre pays, de ce qui ne peut jamais nous diviser à savoir le Mali. Nous sommes tous d’accord pour l’existence du Mali, pour le mieux vivre ensemble dans la paix et dans la sécurité », a expliqué, lors de la rencontre, Boulkassoum Haïdara, le président de la convention des partis politiques de la majorité présidentielle. Une position partagée par le représentant du chef de file de l’opposition Tiébilé Dramé qui a souligné l’urgence de conjuguer les efforts pour stabiliser le Mali : « Au-delà de nos divergences, ce qui nous parait important aujourd’hui, c’est avancer main dans la main, œuvrer main dans la main pour la restauration de la sécurité et de la stabilité au Mali… ».
L’équation Iyad Ag Ali
C’est un secret de polichinelle. L’insécurité au Mali est, aujourd’hui, en grande partie, l’œuvre des terroristes. Quotidiennement, les forces armées maliennes et les forces onusiennes au Mali font l’objet d’attaques terroristes complexes. Ces attaques ont fait au minimum plus d’une trentaine de morts courant février. De facto, les terroristes constituent aujourd’hui la principale menace au processus de paix au Mali. Et pourtant l’Etat malien et la communauté internationale excluent toutes négociations avec Iyad et ses compères. Le Premier ministre français lors de sa dernière visite au Mali, n’a pas manqué de revenir sur la question. « Iyad est la cible numéro 2 de Barkhane après Belmokhtar», a fait savoir le ministre français. Selon lui, la lutte antiterroriste est « une guerre à mener dans la durée ».
Des leaders politiques maliens n’écartent pas la possibilité de négocier avec les terroristes. Selon le Pr Ali Nouhoum Diallo, ancien président du parlement malien, Iyad Ag Ghali et son disciple Amadou Koufa doivent être fréquentables au même titre que certains leaders des groupes armés engagés dans le processus de paix malgré les crimes qu’ils ont commis. Et pour l’opposant Tiébilé Dramé, le président du Parena, « il convient d’explorer la possibilité de parler avec les jihadistes maliens avant qu’il ne soit trop tard ». Le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, aussi n’écarte pas cette possibilité. A la question de savoir s’il ne faut dialoguer avec certains jihadistes comme Iyad Ag Ghali pour la paix au Mali, il a indiqué que peu importe l’interlocuteur pourvu qu’il soit crédible.
Source: Le Republicain