Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a affirmé mercredi à La Haye qu’une nouvelle intervention militaire étrangère en Libye ne fera qu’aggraver la situation du chaos qu’y règne actuellement.
« Une nouvelle intervention militaire étrangère en Libye créera plus de tensions et de désastre », a-t-il déclaré lors d’un point de presse conjoint avec son homologue néerlandais, Bert Koenders, tenu à la fin des travaux de la commission mixte algéro-néerlandaise.
Un groupe de pays occidentaux envisage actuellement d’envoyer des troupes au sol en Libye afin d’y entraîner les autorités locales et de lancer des attaques contre une branche du groupe terroriste autoproclamé « Etat islamique » (EI/Daech), selon des sources militaires occidentales.
La Libye est divisée entre deux autorités rivales, celle basée à Tripoli et menée par une coalition de milices et l’autre reconnue par la communauté internationale et installée à Tobrouk (est).
M. Lamamra a mis l’accent, à ce titre, sur la nécessité de privilégier le dialogue politique inter-libyen, soulignant la nécessité de « soutenir les efforts de l’envoyé spécial de l’ONU » en Libye.
Après des mois de médiation avec les Nations unies et le rejet d’une proposition précédente, les délégués des factions rivales en Libye ont proposé un nouveau gouvernement d’unité nationale le 14 février, pour apaiser le pays plongé dans le chaos, mais sa mise en place tarde à voir le jour.
« Les libyens doivent régler leurs problèmes eux-mêmes », a plaidé, en outre le ministre, réitérant la position de l’Algérie qui prône un dialogue inclusif avec la participation de toutes les parties libyennes afin d’aboutir à un règlement pacifique de la crise qui secoue ce pays.
Interrogé sur l’erreur qu’auraient commise les Occidentaux en intervenant militairement en Libye en 2011, le ministre a préféré regarder vers l’avenir, invitant la communauté internationale à apporter son soutien à la reconstruction de la Libye.
« Cela ne sert à rien de revenir sur la question (de l’intervention militaire) ou de blâmer quelqu’un. C’est l’histoire qui jugera. L’essentiel est d’aider les Libyens à sortir du chaos », a-t-il ajouté