« Abattez les murs ! Les dirigeants africains doivent abattre les murs qui séparent les pays… Nous avons besoin de marchés larges et ouverts! », a lancé Adesina Akinwumi, le président de la Banque africaine de développement (BAD), ce 22 mars à Abidjan
Durant ce débat qui s’est tenu dans le cadre du Africa CEO Forum, le Nigérian a, en substance, rappelé que le renforcement de l’intégration régionale permettrait aux entreprises de réaliser des économies d’échelle et de créer davantage de croissance.
Obstacles
Les entreprises africaines actives dans plusieurs pays du continent font en effet face à de nombreux obstacles. Par exemple, elles sont soumises à des tarifs douaniers, parmi les plus élevés du monde : 8,7 % en moyenne contre 2,5 % sur les autres continents. Et en raison du déficit d’infrastructures dont souffre le continent, le transport des marchandises leur coûte bien plus cher que dans les autres régions.
« Pour obtenir une croissance économique partagée, il est important de relier les pays africains entre eux », a expliqué Adesina Akinwumi en précisant que 15 pays du continent n’ont pas accès à la mer et ont besoin d’infrastructures les reliant aux pays côtiers.
Un point de vue partagé par Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur de la province de l’ex-province du Katanga en RD Congo, qui a toutefois insisté sur la nécessité de renforcer avant tout les infrastructures au plan national avant de relier les pays entre eux.
Citant l’exemple de l’ex-Katanga, il a expliqué que la construction des routes dans cette région minière et la mise en place d’un système de visa adapté au pouvoir d’achat des populations ont permis de renforcer les échanges commerciaux avec la Zambie voisine. Et de doper les recettes douanières, qui sont passées de 18 millions de dollars par an à 1,2 milliard de dollars par an en près d’une décennie.
Impératif
« L’intégration économique régionale est un impératif. Sinon, nous aurons moins de croissance, nous ne pourrons pas créer suffisamment d’emplois et nous aurons moins d’opportunités », a ajouté pour sa part, le ministre marocain de l’Économie Mohammed Boussaid.
Ce dernier a rappelé que le Maroc a signé des accords de libre-échange avec 56 pays à travers le monde. « Il y avait bien évidemment des interrogations au moment de la signature de ces accords. Qu’est-ce que nous allons pouvoir vendre à ces pays ? Ne vont-ils pas envahir notre marché avec leurs produits ? Mais aujourd’hui on voit que c’est une grande opportunité”, a-t-il expliqué.
« Actuellement des entreprises chinoises veulent venir investir au Maroc, pas pour cibler le marché local mais saisir des opportunités d’exportations vers d’autres marchés », a souligné le ministre marocain.