le ministre de l’Intérieur francais a révélé , l’arrestation, ,d’un suspect évoluant au sein d’« un réseau terroriste qui projetait de frapper la France ».
Cet homme de 34 ans, originaire de Courbevoie (Hauts-de-Seine), est soupçonné d’être impliqué à « haut niveau » dans ce projet, qui en était déjà à « un stade avancé ».
En revanche, la nature et le lieu où devait être commis cet attentat ne semblent pas avoir été déterminés. « Aucun élément tangible ne lie ce projet aux attentats de Paris et de Bruxelles », selon le ministre. Au même moment, le parquet fédéral belge annonçait l’interpellation de six personnes dans le cadre des attaques sanglantes de mardi.
Les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont interpellé R., hier matin, dans une commune de la petite couronne parisienne. Des perquisitions et des « opérations de déminage » étaient en cours, tard dans la soirée, dans un immeuble d’habitations, boulevard du Général-Delambre à Argenteuil (Val-d’Oise). Le suspect avait en effet indiqué en garde à vue qu’il disposait d’armes et d’explosifs dans sa planque.
Dès 17 h 30, les habitants de ce bâtiment ont été évacués et une cinquantaine de personnes, accompagnées de leurs enfants, ont été rassemblées devant la maison de quartier à proximité. Vers 22 heures, les démineurs ont demandé l’évacuation complète du boulevard. « On a vu de nombreux camions de police arriver vers 17 h 30, confie un riverain. La police nous a dit de rester chez nous sans donner plus d’explications. Des agents étaient cagoulés. Vu le contexte, les gens ont peur. Mon fils m’a dit qu’il ne voulait pas aller à l’école demain (NDLR : aujourd’hui). »
Selon nos informations, R., qui serait parti en Syrie au cours du dernier trimestre 2014, aurait été à la « manœuvre » dans ce projet terroriste. Il était activement recherché depuis le 15 janvier par la DGSI via une fiche estampillée « diffusion urgente ». Ce djihadiste a fait l’objet de nombreuses filatures et écoutes au cours des dernières semaines.
Son nom a émergé, en 2013, dans l’un des plus gros dossiers de filières d’envoi d’islamistes depuis la Belgique à destination des zones de combat en Syrie. Une filière désignée sous le nom de son « gourou » : Khalid Zerkani, 42 ans. Lors du procès en appel, qui s’est tenu le mois dernier, l’accusation a qualifié ce quadragénaire de « plus grand recruteur de candidats au djihad de Belgique », l’homme qui « a perverti toute une jeunesse du quartier de Molenbeek-Saint-Jean. » Il réunissait autour de lui des jeunes désœuvrés parfois proches de la délinquance, dans un appartement de la rue Vanderstichelen. Vers la mi-2013, dans ce cénacle de plus en plus étoffé au fil des semaines, apparaît le Français R. Il se rend rapidement indispensable, proposant d’aider les recrues en mettant sa voiture — une Mercedes — à disposition de Khalid Zerkani.
Selon la sûreté de l’Etat belge, il remet même 12 000 € à un candidat au djihad. C’est en tout cas ce qu’affirmera un agent infiltré dans le réseau. Les revenus de R. ne sont pas toujours honnêtes, lui qui se livre à des vols et recel de bijoux.
Condamné, en son absence, à 10 ans de prison pour son aide à l’envoi de djihadistes en Syrie
A la fin de l’année 2014, il part en Syrie. Il est loin d’être le seul parmi les adeptes de Zerkani à avoir fait le trajet. Deux terroristes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris ont transité par cette même filière. Et pas des moindres: Abdelhamid Abaaoud, le coordonnateur des commandos et son ami Chakib Akrouh, tous deux tués dans l’assaut de l’appartement qu’ils occupaient à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
En 2015, R. a été condamné, en son absence, par la justice belge à dix ans de prison pour son aide apportée à l’acheminement de combattants en zone de guerre au sein de cette filière Zerkani. Ce dernier a encore été jugé, à la mi-février, pour son implication dans une autre filière de candidats au djihad. Une seconde « branche » au sein de laquelle apparaissait Najim Laachraoui, alias Abou Idriss, présenté comme l’artificier des commandos du 13 novembre et des attentats de Bruxelles.
Source: Le parisien