Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré mercredi que la France collectait du renseignement en Libye et qu’elle était prête à mobiliser des bateaux contre le trafic de migrants et d’armes.
« En Libye nous faisons du renseignement depuis déjà un certain temps. Nous avons besoin de regarder ce qu’il se passe », a-t-il dit à l’Assemblée nationale, sans plus de précisions.
La France reconnaît que ses avions militaires survolent le pays pour collecter de l’information. Elle n’a en revanche jamais confirmé la présence de forces spéciales françaises en Libye, évoquée notamment par le quotidien Le Monde, pour des missions de renseignement.
L’envoyé spécial de l’ONU en Libye, l’Allemand Martin Kobler, a laissé entendre dimanche que des forces spéciales françaises se trouvaient bien dans ce pays.
« Dans cette lutte contre l’EI (Etat islamique), il y aussi des forces spéciales françaises ou américaines », a-t-il dit au Journal du Dimanche en référence aux moyens mobilisés contre le groupe jihadiste en Libye.
Jean-Yves Le Drian a rappelé que la France était prête à aider le gouvernement d’union nationale libyen à assurer sa sécurité, s’il en faisait la demande, mais qu’il était hors de question d’envoyer des soldats combattre au sol.
« Notre présence au sol n’est pas la bonne solution », a martelé le ministre de la Défense.
« Il faut que le Premier ministre Fayez al-Sarraj demande s’il a besoin de soutien pour sa propre sécurité, s’il a besoin de soutien de formation », a dit M. Le Drian en soulignant qu’un tel soutien ne pourrait être apporté que dans un cadre international.
La France, le Royaume Uni et l’Allemagne ont présenté par ailleurs un projet de résolution à l’ONU visant à rendre plus efficace l’opération navale européenne contre les passeurs de migrants au large de la Libye.
« La communauté internationale, les Nations unies en l’occurrence, doivent pouvoir réagir assez rapidement à (cette) proposition (..) pour faire en sorte que l’opération Sophia qui vise à interdire le trafic d’armes et à empêcher les passeurs de faire leur commerce en Méditerranée soit possible », a déclaré le ministre français de la Défense.
« Nous sommes prêts à y mettre des bâtiments », a-t-il ajouté. « Il y a en Libye un trafic d’armes très important qui traverse la Méditerranée et sur lequel il faut absolument qu’on puisse agir », a-t-il insisté.
Source: AFP