Les terroristes cherchent l’engrenage et il faut les empêcher d’atteindre leur objectif. La meilleure arme pour lutter contre le terrorisme, d’après ces spécialistes, c’est la résilience et la cohésion. Il ne faut, ni céder à la peur ni se diviser, conseillent-ils
. Du côté des chercheurs, certains critiquent la manière dont certains gouvernants africains mènent la lutte contre le terrorisme. Pour étayer ses propos, un chercheur affirme qu’en 1990, on a enregistré 32 000 Nigérians tués dont la moitié par l’armée nigériane au nom de la lutte contre Boko Haram. Or, lorsque les populations sont victimes d’exactions des forces gouvernementales, elles ont plus tendance à rejoindre les terroristes avec l’espoir de bénéficier d’une protection. Ces violations graves des droits de l’homme sont dues au fait que les présidents qui se succèdent à la tête de l’Etat nigérian ne contrôlent pas l’armée. Pour ce chercheur, l’assassinat de l’ex-chef spirituel de Boko Haram, Mohammed Yusuf en 2009, a été une grosse erreur. Car en décapitant le mouvement, on a contraint ses membres à entrer dans la clandestinité. Ce qui les pousse à commettre des attentats meurtriers. S’agissant de la principale cause des violences au Nigeria, le chercheur pointe du doigt la mal gouvernance. L’application de la charia que revendiquent les éléments de Boko Haram, n’est qu’un prétexte car, la charia existe au Nord du Nigeria depuis belle lurette, l’islam y ayant apparu au XIe siècle. Et de faire noter que lorsqu’une personne est condamnée par la loi islamique, la sentence peut être cassée par la Cour suprême. S’il y a une chose sur laquelle chercheurs et autres spécialistes des questions relatives au terrorisme sont unanimes, c’est bien la mise en place du G5 Sahel. En effet, ils trouvent que ce cadre permettra aux pays de la bande sahelo-saharienne de mutualiser les moyens et de lutter plus efficacement contre les trafics de tout genre qui se mènent dans cette bande. Ce sont ces trafics qui constituent d’ailleurs, ont-ils révélé, la source de revenus de certaines organisations terroristes comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Et tant qu’on ne mettra pas fin à ces trafics, surtout de cigarette et de drogue, le terrorisme aura de beaux jours devant lui dans la bande sahelo-saharienne. Mais, il n’y a pas que la sécurisation de cette seule zone qui préoccupe la France en Afrique. Elle a aussi à cœur la pacification de la Libye, véritable sanctuaire de groupes terroristes dont Daesh. Mais la non entente des fils de ce pays rend difficile l’intervention de la communauté internationale pour l’aider à se débarrasser des terroristes, révèle une source proche du dossier. Mais l’espoir n’est pas perdu, rassure-t-elle. Car le gouvernement d’union nationale qui affermit de jour en jour son autorité sur le terrain, pourrait constituer cet embryon d’Etat sur lequel la communauté internationale va s’appuyer pour sortir la Libye du chaos dans lequel elle est plongée depuis l’assassinat de Mouammar Kadhafi.
Source: Le pays