Étiquetée « ennemie » par un nouveau groupe armé, l’armée malienne reste « sereine » face à la menace. Selon le Colonel Souleymane Maïga, directeur de l’information et des relations publiques des armées (dirpa), elle continue de s’inscrire dans l’apaisement.
L’armée réagit à la menace proférée samedi contre elle par l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ). Ce nouveau groupe armé créé le week-end dernier veut en découdre avec l’armée afin, selon son leader, de protéger la communauté peule contre les « exactions » dont serait victime celle-ci. « Nous sommes habitués aux menaces », indique le Colonel Souleymane Maïga, selon qui, « aucun fait précis » ne permet, « pour le moment », d’évaluer le degré de nuisance de ce dernier né des mouvements armés.
« Nous restons sereins par rapport à tout ça, affirme-t-il. Nous continuons à travailler consciencieusement et sereinement. Sur le terrain, nous recherchons les individus qui portent illégalement des armes et qui nuisent à la population ».
Malgré la menace, l’armée nationale continue de prôner l’apaisement pour la bonne conduite du processus de paix, assure le Colonel Maïga. « Des groupes qui se revendiquent d’une appartenance ethnique ou qui sont dans une position de belligérance, nous les invitons à s’inscrire dans le cadre du processus de paix. Nous n’inscrivons pas nos actions dans le cadre des confrontations ou des affrontements armés contre quiconque », ajoute-t-il.
« L’armée n’est pas là pour commettre des exactions contre une partie de la population ».
La création de l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ), annoncée samedi par Oumar Aldjana, le seul leader connu du mouvement, est une réponse aux « massacres » commis, selon lui, par l’armée contre la communauté peule dans le centre du pays. Une accusation réfutée par l’armée qui assure toujours agir en conformité avec la loi.
« Les actions que pose l’armée malienne, c’est dans le cadre de la loi. Les personnes qui ont été interpelées à Mopti, dans les confins de Bandiagara ou dans le Macina, ce sont des gens qui l’ont été sur la base d’informations précises. On ne peut pas se promener, attraper comme ça quelqu’un et l’accuser d’être un djihadiste ».
Selon le Colonel Maïga, l’armée malienne est un « creuset de la cohésion nationale ». Elle rassemble « toutes les communautés » du Mali et « n’est pas là pour commettre des exactions contre une partie de la population ». Quand bien même elle serait en cause, il invite les responsables de l’ANSIPRJ à saisir plutôt la justice et prouver leurs allégations.
« Nous sommes dans un Etat de droit. A ce titre, si le leader de ce mouvement a des faits précis à reprocher à l’armée, il y a un tribunal qui a été ouvert à cet effet pour porter plainte contre les membres des forces armées qui se sont comportés de façon agressive contre des populations. S’il a des faits précis, qu’il porte plainte avec des éléments de preuves. La procédure va alors s’engager et les personnes qui se sont rendues coupables de ces exactions seront mises à la disposition de la justice. ».
Source: maliactu.net