Le chef du groupe Ansar Dine, une des formations jihadistes chassées du nord du Mali par une intervention internationale en cours depuis janvier 2013, est réapparu ce weekend dans une vidéo après 22 mois d’absence, réitérant ses menaces contre Paris et l’ONU dans ce pays.
Iyad Ag Ghaly, longue barbe poivre et sel, turban blanc et boubou beige, s’exprime en arabe et en tamasheq (langue des Touareg) dans cette vidéo de près de onze minutes transmis ce weekend à l’AFP à Bamako. Il est assis devant un fond sombre avec, derrière lui, le drapeau blanc et noir des jihadistes.
C’est sa première apparition depuis 22 mois, « il veut montrer qu’il est en vie », après des rumeurs sur sa mort ayant circulé ces derniers mois dans des médias locaux, a précisé à l’AFP un spécialiste de la surveillance des groupes jihadistes.
Sa précédente vidéo, en arabe, avait été mise en ligne le 5 août 2014.
La nouvelle vidéo n’est ni datée, ni localisée. Mais elle contient, à partir de la neuvième minute, des images d’une manifestation récente à Kidal (extrême nord-est) contre les forces française (Barkhane) et de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).
Iyad Ag Ghaly mentionne cette protestation ayant permis, a-t-il dit, de faire « face à la machine militaire des +croisés+ » et il réitère les menaces contre la France et la Minusma.
Deux manifestants ont été tués le 18 avril à Kidal, selon la Minusma et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) dont Kidal est le fief. D’après la CMA, les protestataires dénonçaient des arrestations effectuées par la force française Barkhane, qui traque les jihadistes à travers le Sahel.
Barkhane a remplacé en août 2014 l’opération Serval, déclenchée en janvier 2013 par la France qui a été le fer de lance de l’intervention militaire internationale au Mali contre les jihadistes, incluant Ansar Dine.
Ces derniers ont contrôlé le nord du Mali pendant près de dix mois, de mars-avril 2012 jusqu’à janvier 2013. Ils en ont été en grande partie chassés par l’intervention militaire internationale mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
Iyad Ag Ghaly, originaire de Kidal et qui fut un chef rebelle touareg dans les années 1990, n’a plus été vu au Mali depuis janvier 2013, année à laquelle il a été inscrit – avec son groupe – sur la liste noire américaine des organisations terroristes pour ses liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Source: AFP