Environ 11 tonnes de poulets congelés ont été saisis et incinérés par la douane au Burkina Faso. Les cartons contenant les poulets étaient cachés dans un camion en provenance du Togo.
Ce n’est pas la première fois que les autorités douanières font une telle saisie. Certains commerçants réussissent à tromper la vigilance des forces de sécurité et ces viandes importées se retrouvent sur les marchés. Mais les consommateurs sont de plus en plus attirés par les volailles produites localement, élevés en plein air.
Adama Kaboré est un vendeur de volailles sur le marché de Dassasgho à Ouagadougou. Ce sont plus de 40 poulets ou pintades qu’il vend chaque jour. Et ses clients sont de plus en plus exigeants sur la provenance de ses volailles.
« Là, là on vend des poulets rôtis. Des poulets non préparés, on tue, on dépose et si quelqu’un vient, qu’il est pressé, il peut prendre là-bas. Mais d’autres ne sont pas sûrs de ça. Donc ils prennent leurs temps, s’arrêtent. On enlève un poulet, on le tue devant lui », assure le commerçant.
A quelques pas du marché se trouve un petit restaurant, dont l’une des spécialités est le poulet flambé. Et les clients préfèrent plutôt la volaille locale. « Bien sûr que nous consommons ce qui est produit localement. D’abord il y a une question de goût. Une question d’hygiène et de santé. Parce qu’au moins c’est des poulets qui sont élevés dans des conditions acceptables », soutient cet homme.
« Moi je préfère le poulet local au poulet importé. Ça n’a pas le même goût. Côté qualité, non. Côté prix, ça n’a rien à voir non plus. Moi je pense qu’il faut toujours mieux consommer le local », avance ce client.
Sur le marché le prix du poulet local varie de 2 000 à 3 000 francs CFA, mais cela ne décourage pas certains consommateurs. « Le coût renchérit de plus en plus mais il faut mieux payer un peu plus et consommer ce qu’on connaît pour éviter beaucoup de choses… »
Les conditions de transport des poulets congelés ne répondent toujours pas aux conditions d’hygiène, si bien qu’il y a un grand risque pour la santé du consommateur selon la direction des ressources animales.
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir une législation ferme et rigoureuse en la matière, comme l’explique le docteur Adama Maiga. « La législation n’interdit pas l’importation mais l’importation doit être conditionnée par l’obtention d’une autorisation d’importer. Donc dès que vous voulez importer vous devez déposer une demande au niveau de la Direction générale de police vétérinaire pour s’assurer que les produits que vous voulez importer répondent aux normes de qualité. »
Mais avec un effectif de 40 millions de poulets par an, le Burkina Faso connaît toutefois une recrudescence des fraudes. C’est pourquoi des contrôles se font systématiquement aux portes d’entrée du pays pour éviter l’entrée dans le territoire des marchandises non conformes à la consommation.
« Normalement, quand un camion arrive et que ses marchandises sont déjà identifiées comme des produits animaux, le premier intervenant c’est le service vétérinaire qui doit s’assurer de la conformité des documents et de la qualité des produits qui sont apportés. (…) Si c’est conforme, c’est la douane qui intervient pour parfaire le dédouanement, assure le docteur Adama Maiga. Malheureusement, quand il s’agit de fraudes, ils prennent des raccourcis pour éviter les postes de contrôle donc ce n’est que dans les patrouilles qu’on peut les saisir. »
Source: RFI