.Les garde-côtes italiens ont annoncé, avoir coordonné dans la journée du 3 octobre le secours de plus de 5 600 migrants au large de la Libye, l’un des chiffres les plus élevés depuis le début de l’année.
Les sauveteurs ont retrouvé un cadavre sur l’une des 39 embarcations secourues, essentiellement des canots pneumatiques mais aussi cinq bateaux de pêche avec plusieurs centaines de personnes à bord, et deux radeaux, a précisé une porte-parole des garde-côtes.
Les opérations de secours se poursuivaient en fin d’après-midi sur une poignée de canots pneumatiques, qui peuvent transporter en moyenne entre 120 et 140 personnes chacun. Des navires de la marine et des garde-côtes italiens ainsi que d’autres navires militaires engagés dans la zone sont intervenus. Des bateaux humanitaires comme ceux de Médecins sans frontières (MSF), SOS Méditerranée, Save the Children, Sea-Eye ou encore ProActiva Open Arms ont également participé aux secours.
Plusieurs de ces navires privés ont été engagés, dans la matinée, dans une opération de secours de 720 personnes entassées sur le pont et dans la cale d’un bateau de pêche de 15 à 20 mètres de long. « Pendant des heures, à chaque fois que des personnes étaient transbordées du pont vers nos canots de sauvetage, il en sortait autant de la cale. C’était inimaginable ! », a témoigné Yohann Mucherie, coordinateur de l’équipe de sauvetage de SOS Méditerranée, dans un communiqué.
MSF a également décrit une opération difficile auprès d’un canot pneumatique en difficulté. Plusieurs personnes ont failli se noyer, d’autres ont été brûlées à cause du carburant notamment deux femmes et un enfant de 8 ans qui ont dû être évacués rapidement.
Cette opération de sauvetage en mer, après plusieurs semaines de calme relatif, coïncide avec l’anniversaire du naufrage de Lampedusa, quand, le 3 octobre 2013, une embarcation avait pris feu et coulé tout près de l’île italienne. Trois cent soixante-six corps avaient été récupérés.
Les images des cercueils alignés avaient poussé l’Italie à lancer Mare Nostrum, une vaste opération de secours en mer. Elle a laissé la place un an plus tard à un dispositif européen qui s’est peu à peu étoffé et auquel s’ajoutent désormais les navires humanitaires privés.
Ces efforts ont permis de porter secours à des centaines de milliers de personnes mais n’ont pas pu empêcher la mer Méditerranée d’engloutir depuis plus de 11 400 migrants, selon le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR).
En mars 2015, l’Italie a adopté une loi faisant du 3 octobre la « journée nationale de la mémoire et de l’accueil » en hommage aux migrants morts. A Lampedusa, 200 jeunes venus de divers pays européens ont accompagné des survivants du naufrage et des proches de victimes dans une marche commémorative.
Source: Le Monde