L’ex-rébellion à dominante touareg du nord du Mali et la Mission de l’ONU (Minusma) ont salué des « avancées » dans l’application de l’accord de paix, exprimant l’espoir d’un redémarrage d’un processus qui depuis des mois accumule les retards.
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion) a rendu hommage au gouvernement qui a adopté la semaine dernière des projets de décret désignant les membres des autorités intérimaires chargées de gérer les cinq régions administratives du Nord, en vertu de l’accord.
« Nous félicitons le gouvernement pour les dernières avancées dans la mise en œuvre de l’accord de paix » signé en mai-juin 2015, a déclaré au cours d’une conférence de presse à Bamako le porte-parole de la CMA, Almou Ag Mohamed.
« La désignation des membres des autorités intérimaires » constitue une « avancée majeure », a ensuite dit à l’AFP M. Ag Mohamed.
Une fois les autorités intérimaires mises en place, « l’administration sera redéployée naturellement dans le Nord, y compris au niveau des services sociaux de base », a-t-il ajouté.
La Minusma s’est félicitée dans un communiqué du déroulement normal de la rentrée scolaire à Kidal, fief de l’ex-rébellion dans le nord-est, en présence du gouverneur désigné par l’Etat, une première en plus de deux ans.
« La présence à Kidal de M. le gouverneur et la prochaine mise en place des autorités intérimaires démontrent, sans aucun doute, la volonté des parties signataires d’aller de l’avant, dans la mise en œuvre de l’accord », a estimé le chef de bureau de la Minusma pour la région de Kidal, Christophe Sivillon, cité dans le texte.
L’Etat malien n’avait pas repris pied à Kidal depuis des combats en mai 2014 pendant une visite du Premier ministre de l’époque Moussa Mara, qui s’étaient soldés par une lourde défaite de l’armée face aux rebelles.
Composées de représentants de l’Etat, des groupes armés progouvernementaux et de l’ex-rébellion, les autorités intérimaires devaient en principe être instituées dans les trois mois ayant suivi la signature de l’accord.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature de l’accord de paix, censé définitivement isoler les jihadistes.