Après la tenue de la première rencontre en juin 2016 à Bruxelles, Bamako a accueilli la seconde rencontre le 5 juin 2017 qui a porté sur le thème : « La voix de la jeunesse du Sahel », au total 75 jeunes dont 40 venus des cinq pays membres du G5 Sahel en raison de 8 par pays, 10 du Maghreb, 10 de l’Europe et 15 jeunes représentants la Diaspora du Sahel et de l’Europe ont pris part à ce moment d’échanges
les conclusions issues de ses échanges ont été restituées à Mme Federica Mogherini, Haute Représentante, vice-présidente de l’UE en présence des ministres en charge des Affaires Etrangères des pays membres du G5 Sahel accompagnésdes Ambassadeurs accrédités auprès de ces pays, du Secrétaire Permanent du G5 Sahel et de plusieurs autres personnalités d’Afrique, d’Europe ainsi que d’autres observateurs.
Pour la restitution des travaux, huit jeunes ont été désignés parmi les participants pour porter à la connaissance des autorités les grandes lignes issues de travaux de la deuxième rencontre tenue à Bamako.
Modéré par M. Alexandre liebskind, directeur Afrique Francophone du Centre pour le Dialogue Humanitaire (HD), les résultats du séminaire ont globalement répondu aux attentes des organisateurs et des participants.
Cela dit, d’entrée de jeu, la parole a été donnée au coordonnateur régional du réseau des jeunes du G5 sahel qui a saisi cette occasion pour saluer Mme Mogherini de cette heureuse initiative portée par l’UE consistant à créer un espace de dialogue entre les jeunes eux-mêmes et entre les jeunes et leurs autorités respectives. Il a ensuite salué les autorités des pays membres du G5 Sahel qui ont facilité et accompagné les activités des différents réseaux par pays tout au long de l’année. Il a fini son allocution en insistant sur la nécessité de la concrétisation des recommandations afin d’impacter sur le terrain.
Ainsi, en ce qui concerne le thème relatif à la paix et la sécurité, les jeunes par la voix d’un de leur porte-parole, a relevé la nécessité pour les Etats d’avoir un regard particulier sur l’assèchement du bassin du Lac Tchad qui est source d’insécurité entre les populations ; de mettre l’accent sur le dialogue entre les Forces de Défense et de Sécurité et les jeunes afin de restaurer la confiance mutuelle entre les parties pour lutter efficacement contre le terrorisme ; de contrôler rigoureusement le fonctionnement des comités de vigilance mises en place dans certains pays afin d’éviter des situations perverses.
Sur le thème de l’éducation et la formation professionnel, les jeunes ont plaidé pour un meilleur financement du secteur éducatif ; l’adaptation des programmes de formation au besoin du marché de l’emploi ; de la création des écoles de seconde chance pour les enfants n’ayant pas suivi un cursus scolaire ou ceux qui ont été déscolarisés; de mettre beaucoup l’accent sur la scolarisation des enfants en général et de la jeune fille en particulier ; de développer des projets et programmes de formation de renforcement des capacités du personnel enseignant.
Ensuite, pour le thème relatif aux opportunités économiques, les jeunes ont encouragé les Etats à la création d’un fond pour accompagner et soutenir des projets innovants et structurants des jeunes ; de l’organisation du forum entre les jeunes de la diaspora et ceux du Sahel afin de partager des expériences réussies en matière d’entreprenariat ; de la création des incubateurs.
Les Ministres en charge des Affaires des pays membres du G5 Sahel ont tour à tour pris la parole chacun en mettant chacun un accent sur un thème de son choix.
D’abord, M. le ministre nigérien des Affaires Etrangères et son homologue du Tchad ont insisté sur la question de l’éducation en reconnaissant tous les deux que malgré les efforts des Etats, beaucoup reste à faire dans ce domaine. Ils ont aussi demandé à la jeunesse de réfléchir sur la question de la migration qui reste un sujet d’actualité dans le Sahel.
Le ministre Malien des Affaires Etrangères a quant à lui mis l’accent sur la prise en compte des diplômés arabophones sur le marché de l’emploi. Pour lui, il est inacceptable de continuer à rester indifférent face à cette question qui prend de plus en plus de l’ampleur dans certains Etats membres du G5 sahel. Pour lui, il est temps d’y avoir des visions dans ce sens.
Répondant à la question de la mobilité dans le Sahel, le ministre Mauritanien des Affaires Etrangères a à son tour informé les participants de l’état d’avancement du projet de création de la compagnie aérienne inter-Etat membres du G5 Sahel pour faciliter la mobilité des personnes et de leurs biens.
Cela dit, en réponse aux préoccupations des jeunes, Mme Mogherini,a salué la mobilisation et l’engagement de la jeunesse et de leur volonté à participer aux cotés des autorités à la construction et au développement de leurs Etats respectifs. Elle a ensuite réitéré l’engagement de l’UE à être au côté des Etats pour un accompagnement sans faille afin de prendre en compte les besoins et les préoccupations de la jeunesse. Elle a aussi mis l’accent sur la nécessité d’investir dans la science et la culture comme des secteurs à part entiere qui contribuent au développement du Sahel ; d’intensifier les actions en faveur du maintien de la jeune fille à l’école ; de maintenir le dialogue trinôme entre Afrique-Europe et Maghreb pour lutter contre la migration irrégulière et la lutte contre le terrorisme et les criminalités organisées ; elle a fini son intervention en portant à la connaissance de la jeunesse de la tenue du sommet Afrique-Europe qui se tiendra en novembre prochain à Abidjan et qui mettra aussi l’accent sur la question de la jeunesse. A ce niveau, elle a encouragé les jeunes à continuer les réflexions sur ces différentes thématiques afin d’enrichir les travaux de ladite rencontre.
MamaneKakaTouda, coordonnateur
Réseau des jeunes du G5 Sahel/Niger