La détérioration de la situation sécuritaire au Sahel a permis à des groupes criminels transnationaux organisés et à des groupes armés de se développer et d’établir des vastes réseaux de trafic illicite de drogues, d’armes à feu et même d’êtres humains qui s’étendent jusqu’en Afrique du Nord.
Ces trafics représentent une source importante de revenu pour les organisations terroristes et contribuent à déstabiliser une zone stratégique déjà fragilisée par les conflits en Libye (2011) et au Mali (2012).
Pour faire face à ces défis sécuritaires, les bureaux régionaux de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre et pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, ont organisé un forum transrégional du 23 au 25 janvier 2018 à Alger, Algérie. L’objectif du Forum était de renforcer la coopération entre les pays du Maghreb et du Sahel dans leur lutte contre le trafic illicite et la criminalité transnationale organisée.
En plus des experts, donateurs et représentants de l’ONUDC, cette réunion a réuni des représentants du Ministère de la Justice et du Ministère des Affaires étrangères ainsi que des services de Police et des Douanes d’Algérie, du Burkina Faso, de la Libye, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Tchad et de la Tunisie.
Dans son discours d’ouverture, Cristina Albertin, la Représentante régionale de l’ONUDC pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a souligné que « le renforcement de la coopération transfrontalière et régionale est devenu le plus critique.» Elle a ajouté qu’«aucun pays et aucun organisme d’application de la loi en Afrique du Nord ou au Sahel n’a les capacités et le type de ressources pour lutter seul contre un réseau grandissant de groupes criminels transnationaux. Par conséquent, le renforcement de la coopération internationale entre pays et institutions est une condition sine qua non.»
En organisant ce Forum, l’ONUDC établit le cadre et la base pour une plus grande coopération Sud-Sud entre les États du Maghreb et du Sahel. Cette coopération et l’échange d’informations entre les États deviennent cruciaux à mesure que les menaces sécuritaires deviennent de plus en plus complexes et transnationales.
L’Algérie, pays hôte du Forum, a réussi à contrôler efficacement ses frontières. Ce qui a permis aux participants algériens de partager les leçons apprises et les bonnes pratiques issues de leur expérience avec les autres participants.
« Une meilleure communication et un renforcement de la confiance entre les parties gouvernementales prenantes sont nécessaires pour assurer la coordination compte tenu de la situation des migrants dans cette partie du monde. Ce forum arrive à un moment opportun, suite de la création de la Force conjointe du G5 Sahel et de la Plateforme de Coopération en Matière de Sécurité (PCMS), que l’ONUDC a aidé à établir », souligne Pierre Lapaque, le Représentant régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Une analyse régionale des menaces sécuritaires variées et des routes utilisées par les trafiquants et les groupes terroristes a été présentée lors de cet événement de haut niveau. Par la suite, un groupe de travail a été constitué pour identifier les synergies entre les différents organismes d’application des lois et les réseaux de justice pénale dans les deux régions. À la fin du Forum, des bonnes pratiques et des recommandations ont été formulées, visant à renforcer la coopération entre les pays du Sahel et leurs voisins du Maghreb.
Ce forum organisé grâce au soutien financier du Japon et des Pays-Bas, fait partie du Programme Sahel de l’ONUDC, qui vise à promouvoir le renforcement des capacités des autorités de la région dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée à travers des systèmes de justice pénale efficaces.