Depuis décembre 2017, le G5 Sahel et son secrétariat permanent multiplient les initiatives afin d’opérationnaliser, dans les meilleurs délais, la composante police de la Force Conjointe du G5 Sahel.
Cette composante police a pour rôle principal d’assurer la judiciarisation des opérations de la Force et de garantir l’efficacité de la chaine pénale dans chacun des pays de l’espace du G5 Sahel.
Au cours de dix derniers mois, de nombreux résultats ont déjà été obtenus, et des avancées réalisées par le G5 Sahel, avec un soutien de partenaires techniques comme EUCAP Sahel, INTERPOL, le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme (HCDH) et l’ONUDC.
Entre le mois de juillet et le mois de septembre 2018, le G5 Sahel a organisé, sous la conduite du directeur général de la police Nationale du Niger, président en exercice du Comité défense et sécurité /format sécurité, cinq missions, respectivement au Niger, au Burkina Faso, au Tchad, au Mali et en Mauritanie.
Suite à ces missions des avancées concrètes ont été obtenues par le G5 Sahel. Le Tchad a ainsi signé un arrêté en août 2018 mettant en œuvre la composante police de la Force Conjointe sur son territoire (au niveau du fuseau EST). Le Niger a quant à lui ouvert une antenne de son service de lutte contre le terrorisme et la CTO à Bankilaré, dans l’ouest du pays, qui servira d’unité d’investigation de la composante police au niveau du fuseau CENTRE, tandis que la Mauritanie a annoncé s’apprêter à designer 20 agents de son service de lutte contre le terrorisme afin d’intégrer l’unité d’investigation Mauritanienne au niveau du fuseau OUEST. Enfin, le Mali et le Burkina Faso, qui partagent la frontière le long du fuseau CENTRE, sont également pleinement engagés dans l’opérationnalisation de la composante police, et ont annoncé la création en septembre 2018 d’une brigade d’investigation spécialisé dans la lutte contre le terrorisme et la CTO au Burkina Faso, et l’intention de la brigade d’investigation spécialisé du Mali d’ouvrir des antennes très prochainement au niveau du fuseau CENTRE.
Lors des ateliers de Bamako en décembre 2017 et de Niamey en avril 2018, le G5 Sahel avait adopté le cadre conceptuel d’organisation et de fonctionnement de la composante police et des recommandations concernant la composition de la composante police, son rattachement aux systèmes nationaux, ainsi qu’un texte définissant les missions du conseiller police auprès du commandement de la Force.
Au cours de ces ateliers, le G5 Sahel a réalisé les différents niveaux d’opérationnalisation au sein de ses Etats-membres. Il a donc été décidé que des missions conjointes seraient organisées afin de soutenir la mise en place de la composante police dans chaque Etat, et de recueillir une liste de besoins pour son opérationnalisation, sur laquelle serait basée l’assistance internationale des partenaires techniques et financiers. Une réunion régionale avec tous les partenaires concernés sera organisée prochainement, afin de conclure ces missions.
L’ONUDC réitère son soutien au G5 Sahel, et continuera à coordonner son assistance avec les autres partenaires techniques et financiers du G5 Sahel en particulier l’Union européenne, Interpol, la coopération allemande (GIZ), et les autres agences onusiennes tels le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH), la Direction Exécutive du Comité contre le Terrorisme (CTED) et la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA).
L’ONUDC, dans le cadre de son Programme Sahel, a soutenu le G5 Sahel depuis sa création, tout d’abord dans l’institutionnalisation et l’opérationnalisation de sa Plateforme de Coopération en Matière de Sécurité. Un partenariat solide et basé sur une forte confiance s’est depuis crée entre les deux organisations. Depuis novembre 2017, et à la demande expresse du Secrétariat permanent du G5 Sahel, l’ONUDC continue d’apporter son soutien à l’organisation et proposant son assistance technique et son expertise pour la conceptualisation et l’opérationnalisation de la composante police de sa Force Conjointe.
Le Programme Sahel de l’ONUDC soutient depuis 2014 le développement de systèmes de justice pénale accessibles, efficaces et responsables destinés à lutter de manière effective contre le trafic de drogue, les trafics illicites, le crime organisé, le terrorisme et la corruption dans la région. Ce programme est financé par des contributions des gouvernements de l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Canada, du Danemark, de l’Espagne, des Etats-Unis, de la France, du Japon, du Luxembourg, de la Norvège, des Pays-Bas et de la Principauté de Monaco.