Les représentants des quinze pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU, en visite au Mali, ont appelé samedi à accélérer la mise en oeuvre de l’accord de paix dans cet État signé en 2015 après plusieurs mois de négociations.
Arrivée vendredi soir à Bamako, la délégation s’est entretenue tôt samedi matin avec le Premier ministre malien Modibo Keïta, avant de se rendre à Mopti (centre), chef-lieu de région à 640 km de la capitale, où elle a rencontré autorités régionales et acteurs du processus de paix, a constaté un journaliste de l’AFP. Elle doit se rendre dans l’après-midi à Tombouctou (nord-ouest).
Par cette visite, le Conseil de sécurité exprime « son plein et entier soutien » au Mali: « nous sommes résolument à vos côtés », a déclaré au nom de la délégation le représentant de la France, François Delattre, lors de la rencontre avec le Premier ministre.
Selon M. Delattre, le « message central » de l’organe de l’ONU « est que la priorité aujourd’hui est à la pleine mise en œuvre de l’accord de paix, l’accélération de la mise en œuvre de cet accord », et ce, « y compris et d’abord sur le terrain ».
Conclu après des mois de discussions à Alger, cet accord a été signé en mai 2015 par le gouvernement malien, les mouvements armés qui le soutiennent, puis en juin 2015 par les groupes rebelles à dominante touareg qui l’ont combattu dans le nord du pays.
En 2012, cette vaste région a été transformée en sanctuaire et en base d’opérations par des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, après la déroute de l’armée face à la rébellion d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Les jihadistes ont été chassés et en grande partie dispersés à partir de janvier 2013 par une opération militaire internationale, qui se poursuit actuellement et implique la Mission de l’ONU au Mali (Minusma, déployée depuis juillet 2013).
Cependant, en dépit de l’accord de paix et de l’intervention militaire internationale, des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Longtemps concentrées dans le Nord, les attaques se sont étendues à partir de début 2015 vers le Centre, puis le Sud.
A Mopti, les autorités régionales ont exposé aux diplomates de l’ONU leurs besoins pour le rétablissement de la sécurité, particulièrement dans des zones inondables et difficiles d’accès de cette région dans le delta intérieur du fleuve Niger.
« Ce qui nous manque, c’est le lien aérien », a notamment affirmé Boukary Koïta, un responsable au gouvernorat de Mopti.
Source : AFP