Des hommes du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), unité d’élite française spécialisée dans les actions rapides notamment anti-terroristes, vont être prépositionnés à Ouagadougou, a annoncé mardi à Abidjan le ministre de l’Intérieur français Bernard Cazeneuve.
La capitale du Burkina Faso accueille déjà des forces spéciales françaises dans le cadre de l’opération Barkhane de lutte contre les groupes djihadistes sahéliens.
« Dans le cadre de Barkhane (…) nous avons décidé de positionner à Ouagadougou des éléments du GIGN qui pourront en cas d’attaque dans la région intervenir rapidement pour apporter de la formation, un concours dans des circonstances de crise terroriste sérieuse », a dit le ministre en déplacement en Côte d’Ivoire, après l’attaque djihadiste qui a fait 18 morts dont 4 Français dans la station balnéaire de Grand-Bassam (40 km d’Abidjan).
« S’il y a une crise terroriste dans la région », ces hommes pourront « immédiatement dispenser des conseils, (…) engager un contact qui permette de faciliter la coordination des actions et aller au-delà si cela devait être nécessaire », a-t-il expliqué n’excluant donc pas l’intervention sur le terrain des éléments du GIGN.
Le ministre n’a pas précisé le nombre d’éléments déployés mais celui-ci devrait tourner autour de la dizaine, de source proche du dossier.
Des forces spéciales françaises (de l’armée) avaient épaulé les forces de sécurité locales lors des attaques de Bamako en novembre et Ouagadougou en janvier. Les Français ne semblent pas avoir été directement mis à contribution sur le terrain à Grand-Bassam dimanche.
M. Cazeneuve a également détaillé la coopération existante ou future avec la Côte d’Ivoire. Cette coopération comprend notamment la « formation des forces d’intervention rapide » avec « des équipes du RAID (unité d’élite de la police française, ndr) qui vont accompagner les forces (ivoiriennes d’intervention) dans la durée. »
M. Cazeneuve veut aussi entraîner des forces de sécurité pour que « les primo-intervenants lorsqu’il y a des tueries de masse » puissent « intervenir en sécurisant les lieux et essayer de mettre hors d’état de nuire les terroristes dans l’attente des forces d’intervention spéciales. »
Une brigade de sapeurs pompiers de Paris viendra également travailler à Abidjan « dans les prochaines semaines » dans le cadre d’échanges sur la sécurité civile.
Autre axe de travail : celui de la police scientifique, dont le travail sur les lieux de crime post-attentat est vital pour faire avancer les enquêtes, a fait valoir le ministre français.
« Nous sommes déterminés à lutter ensemble pour gagner la guerre contre le terrorisme », a résumé M. Cazeneuve.