Face à la contrainte constante de l’accroissement démographique, la production agricole mondiale doit sans cesse augmenter afin de répondre, tant bien que mal, à divers besoins, notamment dans le secteur des textiles.
Cet état de chose a favorisé la pratique des cultures génétiquement modifiées, lesquelles gagnent de plus en plus l’Afrique de l’ouest et, plus particulièrement, le Burkina Faso.
Ce pays, le précurseur d’Afrique francophone dans la vulgarisation des cultures génétiquement modifiées, a commencé à exploiter cette biotechnologie depuis 2003, par le biais de la collaboration entre son Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) et les Américains de la multinationale Mosanto, les autochtones fournissant les variétés locales et les étrangers, l’expertise génétique au travers de la maîtrise de la transgénèse. D’ailleurs, la firme américaine nourrit l’ambition d’étendre ses activités à d’autres cieux comme le Tchad ou le Sénégal.
Aujourd’hui, tous les espoirs de redynamisation de la filière cotonnière burkinabè reposent sur les OGM. En effet, la production du coton est passée de 700 000 tonnes à 400 000 tonnes en l’espace de la dernière décennie. La Sofitex, leader des entreprises textiles burkinabés, estime que la modification génétique augmentera le rendement des cultures de 30 à 40%. Raison pour laquelle les autorités burkinabés ont fixé la barre très haut : 550 000 tonnes pour la campagne cotonnière 2010-2011.
Bien que l’introduction des techniques transgéniques dans l’agriculture burkinabé semble prometteuse, la question des impacts de cette révolution biologique reste en suspens. Pour les avis sceptiques, cela pourrait menacer la biodiversité du pays. Cette énigme liée au développement durable ne peut donc pas être négligée.
Source : Le Griot