L’UE « travaille » à des « projets concrets » pour appuyer le gouvernement d’unité nationale libyen, sur le plan économique mais aussi sécuritaire, a assuré sa Haute représentante Federica Mogherini lundi à Luxembourg, où les 28 vont mettre tout leur poids derrière le Premier ministre Fayez al-Sarraj.
Les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de l’Union européenne vont profiter d’une réunion à Luxembourg pour faire le point sur les récentes visites de responsables européens à Tripoli, où le gouvernement d’union de M. Sarraj tente d’asseoir son autorité sur le pays.
Une vidéoconférence avec M. Sarraj est prévue dans la soirée, suivie d’un dîner pour « travailler à identifier des projets (de soutien) concrets dans des domaines différents qui sont les priorités du peuple et du gouvernement libyens, que ce soit sur le plan économique, politique ou sécuritaire », a expliqué Mme Mogherini.
En une semaine, les chefs de la diplomatie italienne, allemande, française et britannique se sont rendus à Tripoli pour marquer leur soutien au gouvernement d’unité, qui espère obtenir ce lundi la confiance du Parlement.
Un vote favorable des parlementaires serait une avancée majeure pour ce gouvernement issu de négociations menées sous l’égide de l’ONU, qui a déjà rallié le soutien de certaines milices mais aussi de la banque centrale ou de la compagnie nationale pétrolière depuis que M. Sarraj est arrivé à Tripoli le 30 mars dernier.
« Il faut absolument que ce gouvernement d’union nationale se mette au travail dans les meilleures conditions », a plaidé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, en arrivant à Luxembourg.
« C’est indispensable pour assurer la stabilité en Libye », a ajouté M. Ayrault, citant « la lutte contre le trafic d’armes, le problème migratoire » – alors que les traversées de la Méditerranée depuis les côtes libyennes sont à nouveau en hausse – et « la lutte contre Daech », enjeu primordial aux yeux d’une communauté internationale de plus en plus inquiète de l’implantation de l’organisation Etat islamique (EI) dans la ville côtière de Syrte.
La Commission européenne a préparé un paquet d’aide de 100 millions d’euros, notamment dans des secteurs économiques, humanitaires et de développement. Par ailleurs, les Européens sont prêts à mettre sur pied une mission de formation de policiers ou de gardes-côtes, et à contribuer à la lutte antiterroriste.
« Je pense que la Libye a besoin d’une aide d’urgence pour organiser ses forces de securité, de police, réorganiser son armée, ses gardes-frontières, ses gardes côtiers », a souligné M. Ayrault.
Certains pays de l’UE espèrent aussi que « Sophia », l’opération navale européenne de lutte contre les passeurs au large de la Libye, mise sur pied à l’été 2015, recevra le feu vert des nouvelles autorités pour s’approcher des côtes, dans les eaux territoriales libyennes.
Source : AFP