Les revenus de l’Etat islamique ont dégringolé de 30 % depuis l’an dernier, obligeant l’organisation à introduire de nouveaux impôts dans les territoires qu’elle contrôle.
La base fiscale de l’Etat islamique (EI) se retrouve affaiblie. Cette crise financière s’explique notamment par l’intensification des frappes aériennes de la coalition dont fait partie la France, contre des positions de l’EI qui contrôle plusieurs infrastructures pétrolières, en Irak et en Syrie.
De nouveaux impôts
L’EI a perdu 22 % de son territoire soit 3 millions de personnes ces 15 derniers mois. Une perte qui a des conséquences directes sur le portefeuille. « En mars 2016, les recettes mensuelles de l’Etat islamique ont chuté à 56 millions de dollars », explique Ludovico Carlino, analyste en chef chez IHS Jane’s, l’institut spécialisé qui publie ce lundi un nouveau rapport sur les territoires sous domination de l’EI. « L’Etat islamique augmente actuellement les impôts sur les services de base et cherche de nouvelles manières d’obtenir de l’argent de la population », ajoute-t-il.
Tout est donc bon pour prendre un peu plus d’argent aux populations locales. Des amendes sont ainsi distribuées à ceux et celles qui ne répondent pas correctement à des questions sur le Coran.
Des coupes dans les salaires
En début d’année, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) expliquait que l’EI procédait à des coupes salariales de grandeur ampleur. D’après Rami Abdel Rahamne, directeur de l’OSDH, les revenus des terroristes sont passés cette année de 400 dollars (environ 366 euros) à 200 dollars (environ 183 euros), soit une baisse de 50 %. Pour attirer les combattants étrangers, l’EI les rémunère toutefois deux fois plus que les Syriens. Ils touchent désormais 400 dollars (à peu près 366 euros).
Un djihadiste de l’organisation a donné une entrevue sur le sujet fin de semaine dernière au journal brésilien Folha de Sao Paulo. Ahmad Derwish, emprisonné actuellement dans le nord de la Syrie, a expliqué que la situation financière de l’organisation était encore plus critique. Selon lui, les combattants de l’EI recevraient encore moins que ce qu’a déclaré l’OSDH en début d’année. Chaque homme a perçu un salaire de 150 dollars (132 euros) par mois durant les six premiers mois de 2015. Aujourd’hui, ils ne toucheraient plus que 50 dollars (44 euros), selon ce terroriste.
Source : M6 info