Le Burkina Faso se révèle comme un pays doté de potentialités minières importantes. En effet, depuis la dernière décennie, nous assistons à un boum minier, particulièrement dans le secteur de l’or, hissant le pays au rang de quatrième plus grand producteur d’or en Afrique.
Cependant, force est de constater que ce boum minier suscite beaucoup d’interrogations : quelle est sa contribution à la réduction de la pauvreté ? De façon générale, quel est son impact sur le bien-être des populations ?
Il est ressorti des analyses que dans les départements abritant une exploitation aurifère, l’indice de pauvreté baisse d’environ 8 points. Aussi dans ces départements, l’écart ou la profondeur de la pauvreté est moins élevé de 4 points par rapport aux autres départements n’abritant pas d’exploitation d’or. L’exploitation de l’or permet d’accroître le niveau de dépenses de consommation des ménages d’au moins 12 %.
Cette analyse a également permis d’aborder le problème de déscolarisation et de travail des enfants dans les sites miniers. Les localités abritant une exploitation aurifère enregistrent un taux de scolarisation plus faible et une proportion du travail des enfants plus élevée par rapport aux autres localités. En effet, le taux de scolarisation est d’environ 20 % pour les départements abritant une exploitation aurifère, contre 33 % dans les autres départements. La proportion des enfants ayant l’âge légal de scolarisation et qui travaillent est de 63 % et de 51,6 % respectivement pour les départements abritant un site d’or et les départements n’abritant pas de sites d’or. Le phénomène de déscolarisation et de travail des enfants est un phénomène beaucoup plus répandu dans les départements abritant une exploitation artisanale.
En plus du phénomène de déscolarisation et de travail des enfants, l’exploitation artisanale comporte aussi d’autres effets négatifs : la dégradation de l’environnement et les répercussions potentiellement dangereuses sur la vie humaine et la santé publique. Les zones d’exploitation minière présentent un paysage altéré par suite des déblaiements de terrains, du retournement des sols et de l’utilisation des produits chimiques comme le mercure et le cyanure.