UNHCR
Le grand Est mauritanien, à plus de 1200 km de Nouakchott la capitale. Il faut pratiquement un jour et demi pour rallier cette partie de la Mauritanie à quelques foulées de pieds de la frontière malienne. C’est ici que l’impact du changement climatique est le plus immédiatement visible : sol dénudé ou recouvert d’arbustes rabougris aux feuilles jaunies, des troupeaux d’animaux errant à la recherche de pâturages… La Région de Hodh El Charghi, zone transfrontalière, concentre pratiquement toutes les fragilités : sécheresse endémique, rareté des ressources, exode rural, émigration, forte présence des réfugiés. C’est dans cette région qu’est exécuté, pour le compte de la Mauritanie , le Projet de lutte contre la pandémie à Coronavirus, mis en œuvre par le G5 Sahel, exécuté par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) et financé par la Banque Africaine de Développement (BAD).
Le projet, d’un coût total de $20 millions, (dont $3,8 millions alloués à la Mauritanie- près de 2 milliards et demi de F CFA), a pour but d’aider les pays de la région (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) à minimiser les effets de la pandémie de COVID-19 sur les populations réfugiées, déplacées et hôtes. Les domaines d’intervention sont les secteurs de la santé, de l’Agriculture del’Elevage et de l’hydraulique. Les départements de Bassikounou, de Adel Bagrou et de Néma, le chef-lieu de la région, sont concernés.
L’hôpital de Nema,seul hôpital de référence de la région, a reçu, grâce à ce projet, une ambulance et autres lots de matériel d’hygiène, du matériel médical et de laboratoire, des équipements de protection individuelle (EPI) et des médicaments, pour un montant total de plus de $1.3 millions (plus de 851 millions et demi de F CFA).
La Région de Hodh Oriental est très éloignée de la capitale. Plus 60.000 réfugiés vivent dans le camp de M’Berra sans compter ceux qui vivent hors de ce camp. Ce projet d’appui à la lutte contre la pandémie à Coronavirus a permis la mise en placed’un comité de veille communautaire pour appuyer le système de santé dans une des régions les plus démunies (du point de vue accès aux services de santé) et qui compte plus de 2700localités. Il a renforcé la diffusion de l’information sur les gestes barrières à travers plus de 20.000 fiches d’information distribuées.
Le Gouverneur du Hodh Chargui a dit toute sa satisfaction et reconnaissance à l’endroit du G5 Sahel, du HCR et de la BAD pour avoir mis en œuvre le projet dans sa Région, ce qui a permis de faire face efficacement aux effets néfastes de la COVID-19.
Il a tenu à remercier les organisations « pour le soutien constant et l’accompagnement qui n’a jamais fait défaut » tout en soulignant que « le matériel a contribuéà améliorer les performances de riposte des structures de santé de la région face à la pandémie de COVID-19. »
Les responsables de l’hôpital deNéma ont, de leur côté,signifié leur satisfaction, tout en mettant en exergue, non seulement la qualité de matériel fourni, mais aussi la particularité de la région majoritairement habitée par des agriculteurs et surtout des éleveurs. Ils ont sollicité, en plus, du matériel orthopédique dans la composante 2 du projet.
A plus de 120 km de Nema se trouve Adel Bagrou, créé à la faveur d’un récent découpage administratif de la Mauritanie. Ce nouveau département,qui était un arrondissement relevantd’Amouri, a également bénéficié de l’appui du Projet de lutte contre la pandémie. Les populations, surtout des agriculteurs démunis, ont bénéficié de cash, soit un montant symbolique d’un peu plus de 3000 MRU (environ 46 000 F CFA) par personne. Cette somme leur a permis de se procurer des intrants agricoles pour mettre en valeur certaines zones cultivables qui se réduisent d’année en année à cause d’une sécheresse implacable et ses corollaires de diminution et de dégradation des terres arables d’où une invitation pressente de la communauté des agriculteurs d’Adel Bagrou au G5 Sahel, à la BAD et au HCR dans la programmation des actions prioritaires,à tenir compte de la mécanisationen mettant à leur disposition des charrues.
Autre département : Bassikounou. Il est pratiquement la plaque tournante du Projet d’appui à la lutte contre la pandémie à Coronavirus. C’est cette localité qui abrite le Camp de M’beira avec plus de 60 000 habitants, son centre de santé et son ambulance et qui relève du département de Fassala. Bassikounou qui entretien d’intenses échanges avec le Mali voisin, voit cette dynamique économique perturbée par une situation sécuritaire précaire.
Ce n’est pas tout. Koussana, avec ses forages et ses troupeaux de bovins et de caprins fait partie des localités bénéficiaires du Projet. (Nous y reviendrons plus en détail).
A S DIAGANA