Dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’appui aux pays membres du G5 Sahel pour la lutte contre la pandémie à coronavirus au Burkina Faso, le Comité national de coordination des actions du G5 Sahel (CNC G5 Sahel), chargé du suivi de l’exécution des activités sur le terrain, a dépêché, du 24 janvier au 02 février 2022, des missions dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre Nord et de l’Est, pour s’enquérir de l’état de mise en œuvre des activités du projet, notamment celles de la composante II « appui à la résilience des communautés ». Lesdites missions ont enregistré la participation des points focaux des différents ministères impliqués dans la mise en œuvre du projet, notamment les ministères en charge de l’Agriculture et des Ressources animales, de l’Action humanitaire, de l’Eau et de l’assainissement.
A quelques mois de la fin du projetd’appui aux pays membres du G5 Sahel pour la lutte contre la pandémie à coronavirus, financé à plus de 10 milliards de francs CFA par la Banque africaine de développement (BAD) et exécuté par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (UNHCR), le CNC G5 a organisé des sorties terrain pour, selon le Coordonnateur Point focal G5 Sahel, Souako Norbert Kohoun, « s’enquérir de l’état d’exécution du projet, appréhender ses forces et ses faiblesses en vue de définir des perspectives qui comblent les attentes des acteurs et bénéficiaires, si toutefois le projet devrait être prorogé ».
Dans toutes les trois régions où les missions se sont déroulées, un constat général se dégage : il s’agit de l’intérêt que les autorités locales accordent au projet et l’enthousiasme manifeste que le projet suscite auprès des acteurs et des bénéficiaires locaux. En effet, les différentes délégations du CNC G5 Sahel ont échangé, dans chaque localité, avec les autorités locales, les directeurs régionaux et provinciaux des ministères impliqués et les bénéficiaires du projet.
Toutes les parties rencontrées ont salué l’initiative du G5 Sahel et de ses partenaires. Le gouverneur de la région de l’Est, Prosper T. Sanou trouve pertinent l’initiative du G5 Sahel car elle répond à un sérieux besoin des populations. Les témoignages recueillis auprès des bénéficiaires confirment la pertinence du projet dans ses composantes « appui à la réponse sanitaire » et « appui à la résilience des communautés ». C’est justement dans le cadre de cette dernière composante qu’on retrouve les différentes acquisitions et distribution de produits alimentaires et nutritionnels, d’intrants agricoles, d’aliments de bétails et de kits de lavage des mains ainsi que la réalisation de latrines et les subventions accordées aux associations féminines, pour renforcer leurs activités génératrices de revenus.
L’opération de distribution des intrants agricoles dont le processus a été maitrisé sur le terrain par les directions régionales de l’Agriculture, a concerné 1 500 exploitants agricoles, sélectionnés parmi les personnes déplacées internes et les populations hôtes. 500 éleveurs ont reçu des aliments de bétails des directions régionales en charge des ressources animales.
Concernant la distribution des vivres, l’opération conduite par les directions régionales de l’Action humanitaire a impliqué 2 000 ménages, qui ont reçu du maïs, du riz et de l’huile. De l’avis de certains bénéficiaires, les vivres reçus « leur ont été d’une grande utilité ». Pour corroborer cette assertion, le porte-parole dans la Boucle du Mouhoun monsieur Abdoul Oumarou, s’est exprimé en ces termes : « depuis janvier 2021, nos greniers sont vides et ce soutien nous a fait beaucoup de bien ». Certaines régions cibles du projet ont également bénéficié de Kits de lavage des mains, de forages ou de latrines.
Les acteurs et bénéficiaires des régions visitées ont exprimé leur gratitude au G5 Sahel et à la BAD pour leurs actions salvatrices. Ils souhaitent voir se renforcer les acquis de ce projet voire son extension à d’autres régions. En effet, cinq (05) régions sur treize (13) que compte le Burkina Faso sont ciblées par le projet. Il s’agit des régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre Nord, du Nord, de l’Est et du Sahel. Pour le gouverneur de la région du Nord, monsieur Casimir Segueda, la mise en œuvre du projet s’est bien déroulée dans sa région et il reste disposé à soutenir toute initiative qui vient en appui aux efforts consentis par le gouvernement et le peuple burkinabè dans la prise en charge effective des personnes déplacées internes (PDI).
Le directeur régional de l’Agriculture de la Boucle du Mouhoun, Hermann Hien, affirme pour sa part, que « le projet est venu à point nommé et a permis de préserver la dignité des personnes déplacées internes ». Il a également permis, selon lui, de comblerl’insuffisance des intrants agricoles car il fallait en plus des PDI, faire face aux besoins des populations hôtes, ce qui n’est pas toujours évident. En effet, « avec l’arrivée des PDI, le besoin en intrants agricoles s’est considérablement accru », affirme le directeur provincial de l’agriculture, Dominique Lompo. Au mois d’octobre 2021, la région de la Boucle du Mouhoun comptait plus 50 000 PDI, selon le directeur régional de l’Action humanitaire monsieur Bruno Bayé. Un chiffre qui a certainement connu une hausse au dernier trimestre de l’année 2021, nous a-t-il confié.
A en croire les acteurs locaux du projet, les opérations de distribution des intrants agricoles et des vivres ont comporté quelques difficultés. Il s’agit principalement de la distribution tardive des intrants agricoles, l’insuffisance des intrants agricoles et des vivres au vu du nombre de PDI, l’insuffisance de matériels agricoles (Houes, Charrues, pioches), le manque d’eau potable et le besoin croissant de terres arables.
Un des enjeux des sorties terrains effectués par des équipes du CNC G5 Sahel est justement de tirer les leçons de la mise en œuvre du projet en vue de mieux appréhender son impact sur les populations bénéficiaires. Toute chose qui, selon le coordonnateur Point focal G5 Sahel « favorisera l’atteinte des objectifs du projet avec à la clé, la satisfaction des initiateurs du projet à savoir le G5 Sahel et ses partenaires, je cite la BAD et l’UNHCR ».
Le projet qui devrait s’achever en décembre 2021 est prorogé de six mois. Monsieur Kohoun se dit optimiste quant à l’atteinte du taux de réalisation de 100% des activités du projet d’ici à sa clôture en juin 2022, car pour lui, il ne reste plus que quelques activités résiduelles à réaliser notamment les missions de suivi en cours de réalisation, les formations des agents de santé en bio sureté et biosécurité et les acquisitions supplémentaires de médicaments. Du reste, en novembre 2021, une mission de supervision conduite par le coordonnateur régional du projet, monsieur Kouldjim Guidio avait estimé le taux de réalisation du projet au Burkina Faso à plus de 80%.
Au cours des échanges avec les autorités, les acteurs et bénéficiaires locaux dans toutes les régions visitées, les missions de suivi ont pu relever des suggestions qui pourraient contribuer à l’adaptation de certaines activités du projet, aux besoins réels des PDI et des populations hôtes. Il en est également ressorti que de plus en plus, les PDI quittent les régions du Nord et du Centre-Nord, des zones à fort défi sécuritaire pour s’établir dans la région de la Boucle du Mouhoun sans doute à cause de ses terres réputées fertiles.
Pour l’heure, le porte-parole des PDI dans la région de la Boucle du Mouhoun, a rassuré qu’ils sont bien intégrés au sein des populations hôtes. Un exemple de solidarité apprécié par le directeur provincial de l’Agriculture de la région, Dominique Lompo. « Les populations hôtes ont été accueillantes en octroyant des terres arables aux PDI ; cela a l’avantage de favoriser leur réinsertion sociale » a-t-il déclaré.
Au cours des rencontres avec les bénéficiaires, les femmes ont sollicité l’appui du G5 Sahel afin mener des activités génératrices de revenus notamment l’élevage, le maraichage et la transformation de produits locaux. Dans le cadre de ce projet, des appuis financiers ont été accordés à 20 associations féminines burkinabè à hauteur de 3.500.000 FCFA par association afin de leur permettre de renforcer les activités économiques face aux conséquences de la double crise sanitaire et sécuritaire
Conçu de façon exceptionnelle par le G5 Sahel pour stopper la progression de la COVID 19, le projet a intégré dans une moindre proportion, le volet « appui à la résilience des communautés » pour prendre en compte les personnes vulnérables. C’est « une très bonne idée qui devrait être maintenue sinon renforcée avec la prise en compte des suggestions des acteurs et bénéficiaires, si éventuellement le projet devait être prorogé ou reformulé », a déclaré Souako Norbert Kohoun.
Boris Y. W. YAMEOGO
Le Service de la Communication du CNC G5 Sahel Burkina Faso