Le Projet en faveur des pays membres du G5 Sahel pour la lutte contre la pandémie à Coronavirus est très bien exécuté au Tchad. C’est la conclusion à laquelle est parvenu la dernière mission d’évaluation organisée du 12 au 28 mars 2022. Cette mission s’est rendue dans l’Est, le Sud du Tchad, et dans la région du Lac Tchad. L’objectif visé était de voir l’état d’avancement du projet et d’échanger avec les populations bénéficiaires et les autorités locales et d’avoir leur appréciation. Les résultats observés sont plus que encourageants.
Selon Kouldjim GUIDIO, Chef du Département Résilience et développement humain au Secrétariat exécutif du G5 sahel et coordonnateur du projet, « globalement, tous les ouvrages programmés ont été réalisés, les populations bénéficiaires sont celles qui avaient été retenues comme cibles, la collaboration entre HCR (agence d’exécution) et les services techniques de l’Etat est bonne, les autorités locales et les bénéficiaires ont une bonne appréciation du projet ».
La mission de terrain a concerné les villages de Doba, Goré, Badem city et Mbala, Daholo, Bekan 1 et 2 et le village de Don dans la Province du Logone Oriental, les villages de Sarh, Maro, Belom et Paris Sarah dans la Province du Moyen-Chari, les villages de Gozbeida (Kacha cacha, Koutoufou, Hileborno, Goz Amir dans la Province du Sila et les villages de Bol (Koudou Kolé), Bagasola (Camp de Dar Es Salam, Tagal village, Bibi, Kafia village, Maar et Melea) dans la province du lac Tchad.
Les évaluateurs ont pu échanger directement avec les bénéficiaires du projet, les autorités locales. Ils ont également visité les réalisations du projet, comme les équipements médicaux remis aux centres de santé, les groupements de femmes ayant bénéficiés de renforcement de capacités les Activités Génératrices de Revenus, les périmètres maraichers et les dotations en petits ruminants .
Dans les zones du département de Bagassola et de Bol, des points d’accès à l’eau potable (forages) ont été, soit créés ou réhabilités pour répondre aux besoins des populations. Ce volet est très apprécié parce qu’il a permis aux populations, non seulement d’arrêter de boire l’eau des marigots, mais aussi de s’organiser en communauté pour la gestion des points d’eau.
L’appui en semences et en produits phytosanitaires aux agriculteurs et aux maraichers a contribué à améliorer la productivité. Dans la Province du Sila à l’exemple du village Kachacaha, un rendement de 14 à 15 sacs par hectare a été relevé alors qu’une disponibilité de 300 sacs de céréales en vente a été enregistré dans le magasin au village de Kerfite ;
La distribution de cash aux bénéficiaires a permis une reprise de l’activité commerciale que certains menaient avant d’être refugié ou déplacé interne, notamment les femmes.
Les appuis du projet ont aussi concerné l’élevage où des petits ruminants (cabris mâles et femelles) ont été distribués aux populations vulnérables dont les femmes pour relancer l’activité au niveau local. « J’avais 4 petits ruminants, on m’a remis 5 autres, Ils sont en bonne santé, certains se sont reproduits. Peut-être que d’ici votre prochaine mission, d’autres vont se reproduire. Quand ils seront nombreux, je vais commencer à en vendre » – raconte, par exemple, un des bénéficiaires du volet élevage de Badem City.
Concernant le volet sanitaire, les échanges avec les responsables des délégations sanitaires ont permis de noter leur haute appréciation du projet. Selon eux, les formations données ont permis au personnel médical de réduire de manière significative les cas d’infection ou de contamination due à la Covid-19. La dotation en matériels médicaux a aussi d’amélioré la confiance des populations envers les centres de santé et ainsi d’augmenté leur fréquentation.
Le Projet G5 Sahel – BAD contre le Covid 19 est un projet d’urgence initié pour aider les populations des zones d’intervention du G5 Sahel à faire face aux conséquences néfastes de la pandémie, notamment le ralentissement de l’économie et les politiques aux frontières prises par les états pour contrer l’avancée de la maladie. Ce projet, au-delà de l’aspect urgence-humanitaire, allie les problématiques de développement afin de renforcer la résilience des populations.