Pour l’UE, le Niger est dans « une situation géographique cruciale pour les flux migratoires vers l’Europe » puisque 90% des migrants d’Afrique de l’ouest passent par ce pays pour rejoindre la Libye et la moitié des migrants rentrés illégalement en 2014 en Italie est venue par la Libye selon Frontex.
Le Niger est donc un « pays clé » pour prévenir l’immigration illégale comme l’affirmait la Vice-présidente de la Commission, Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité – Mme Federica Mogherini –, le 13 mai 2015.
Dans ses conclusions du 13 mai 2015, le Conseil affaires étrangères édictait pour les autorités nigériennes un « soutien dans la prévention de l’immigration clandestine et les crimes associés » par la mise en place d’un avant-poste d’EUCAP Sahel Niger à Agadez, région frontalière de la Libye qui compte une base militaire française à Madama depuis 2014.
La stratégie européenne de prévention de l’immigration illégale est intégrée dans le contexte régional du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), qui a un objectif de coopération en matière de développement et de sécurité entre ces États. Cette incorporation sous la houlette européenne est intervenue lors de la rencontre à Bruxelles du 17 juin 2015 entre les représentants de l’Union européenne et les pays concernés. Ainsi, du 7 au 9 décembre 2015, l’expert « Fraude documentaire » d’EUCAP Sahel Niger a procédé à un atelier de travail sur la gestion des frontières au Burkina Faso en collaboration avec l’OIM (l’Organisation internationale des migrations). Le dialogue entre l’UE et le G5 Sahel est appuyé par des ressources financières de 50 millions d’euros à la force multinationale conjointe dans la lutte contre Boko Haram, corrélé par la mise en place d’un nouveau « fonds fiduciaire pour la migration, sécurité et développement », doté d’un milliard d’euros destiné à des projets pour la région Sahel.