Le dépouillement des bulletins a commencé dimanche à Niamey après un vote sans incident pour le premier tour de la présidentielle au Niger, le chef d’Etat sortant Mahamadou Issoufou briguant un deuxième quinquennat face à une opposition qui agite le spectre de la fraude.
En revanche, le vote a été reporté à lundi dans plusieurs bureaux situés « près de Tahoua (ouest), Agadez (nord) et près de Zinder (sud) », a indiqué à l’AFP Ibrahim Boubé, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Pour les « bureaux qui n’ont pas fonctionné du tout, la Céni compte reporter le scrutin à demain matin (lundi). Dans certains c’est clair, il y a un report », a-t-il précisé, soulignant toutefois qu’il n’y en avait « pas beaucoup ».
« Tout se passe bien dans le calme et la sérénité. Il y a des insuffisances mais la Céni prend toutes les dispositions pour permettre aux électeurs d’exercer leur droit », a-t-il ajouté.
A la lumière de lampes tempêtes, le dépouillement a démarré vers 18H30 GMT dans plusieurs bureaux de vote qui avaient ouvert avec plusieurs heures de retard dans un quartier pauvre du nord de Niamey.
Dans ce quartier, appelé Dar Es Salam, le taux de participation était estimé entre 50 et 60% alors que l’opposition était largement en tête des législatives (premiers votes dépouillés) dans cette circonscription traditionnellement considérée comme un de ses fiefs, a constaté un journaliste de l’AFP après le début du dépouillement.
Aucun incident majeur n’a été signalé en fin de journée malgré des retards de plusieurs heures parfois, dans le début des opérations de vote dans la quasi-totalité des bureaux installés dans le pays, faute de matériel ou de personnel.
« On a ouvert à 11h00 locales car il nous manquait des bulletins, a affirmé un assesseur du bureau 134, Bachir Moussa, désigné au pied levé pour superviser le vote. Le président (du bureau de vote désigné par la commission électorale) n’est pas venu et on n’avait pas son numéro pour l’appeler ».
Quelque 7,5 millions de Nigériens étaient appelés à choisir entre quinze candidats pour présider le pays de 18 millions d’habitants parmi les plus pauvres de la planète et vivant sous la menace des groupes djihadistes sahéliens et des islamistes nigérians de Boko Haram. Le scrutin était couplé à des législatives.
Les résultats doivent être annoncés dans les cinq jours suivant le scrutin, mais pourraient être proclamés « mardi ou mercredi », selon une source au ministère de l’Intérieur.
Source : AFP