La 2ème réunion de haut niveau du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (CSA)
intervient après celle d’Alger, tenue le 18 janvier 2016.Elle avait pour objectif fondamental de faire revenir au processus de mise en œuvre de l’Accord, certaines des parties qui avaient des difficultés à suivre le mouvement.
C’est ainsi qu’au cours des travaux les parties signataires. Les représentants du gouvernement, ceux de la Plateforme et de la CMA, ainsi que les acteurs de la médiation internationale avec les pays partenaires ont procédé à l’examen et à l’approbation du document préparé par le groupe de travail ad’hoc mis en place par le CSA en sa 15è session. L’ensemble des points sur lesquels il y avait des divergences entre les parties maliennes ont ainsi pu être discutés.
A l’issue des travaux, le président du Comité de suivi de l’Accord, Ahmed Boutache, et le chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, ont conjointement informé la presse de l’accord donné par tous les mouvements armés pour la poursuite de l’effort commun de mise en œuvre du document issu du processus d’Alger.
L’on retient essentiellement des échanges, la reprise de la participation de la CMA, suspendue en décembre 2016, aux travaux du Comité de suivi de l’Accord et à son comité thématique, ainsi que la détermination des parties signataires à travailler main dans la main dans le cadre du nouveau mécanisme mis en place à la suite de cette 2è réunion.
Le président du Comité de suivi de l’Accord a annoncé que la mise en place des autorités intérimaires dans les régions est prévue entre le 13 et le 20 février et que la tangibilité du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), aussi bien à Gao qu’à Kidal, sera effective courant février 2017.
Ahmed Boutache a rassuré que toutes les parties sont d’accord pour donner les listes des combattants pour Kidal, et sur la question du pré cantonnement.
« Les trois parties sont tombées d’accord sur la répartition, entre elles, des cinq régions du Nord en ce qui concerne les conseils régionaux, et il est à relever qu’il appartient au gouvernement de nommer le président du conseil régional de la région de Kidal », s’est réjoui Ahmed Boutache.
Sur un véritable retour de l’administration malienne à Kidal, le chef de file de la médiation dira que « cela n’est qu’une question de temps et que l’objectif fondamental de l’accord est de permettre à l’Etat malien d’exercer à terme, sa pleine souveraineté sur la totalité de l’étendue de son territoire ».
Auparavant, Ahmed Boutache a indiqué que la rencontre se voulait une manifestation visant à démontrer la détermination des parties signataires dans la poursuite du processus de mise en œuvre de l’Accord par la matérialisation des résultats sur le terrain, la réalisation des dividendes de la paix au bénéfice des populations, et la préservation de la République du Mali. «Près de 20 mois après la signature de l’Accord, des avancées notoires ont été remarquées, mais aussi des réalisations imparfaites sont constatées », a fait remarquer le chef de file de la médiation, pour qui, un engagement constant des parties signataires et un soutien sans faille de la communauté internationale permettront sans nul doute de réussir ensemble l’unification et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali.
A son tour, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’intégration africaine, Abdoulaye Diop s’est, tout d’abord, incliné devant la mémoire de toutes les victimes du terrorisme, avant de saluer les « efforts inlassables consentis par les acteurs impliqués dans le processus de paix afin que le Mali puisse continuer à être un pays debout, un pays uni et un pays contribuant à la paix et à la stabilité de la sous région ».
Le chef de la diplomatie malienne a, par ailleurs, réitéré la détermination du président de la République et l’engagement de l’ensemble du gouvernement à ramener la sécurité, l’entente, la paix et la stabilité au Mali.
« L’accord, depuis sa signature, a rencontré des avancées notables dans le cadre du renforcement de l’intégrité territoriale du Mali, mais aussi de son unité nationale. Toutes les parties se sont engagées pour l’application du document avec l’accompagnement et l’appui des partenaires de la communauté internationale », a souligné le ministre Diop.
Pour lui, les difficultés rencontrées sont inhérentes à tout processus de paix et la difficulté majeure de ce processus est due à la situation sécuritaire sur le terrain qui empêche la mise en œuvre des dispositions de l’accord conformément à ce qui a été convenu.
Abdoulaye Diop a enfin exprimé la reconnaissance du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, du gouvernement et de l’ensemble du peuple malien à l’endroit de tous les acteurs impliqués dans le processus de paix au Mali, pour leur engagement constant et leur patience pour cette paix dont nous avons tant besoin.
S. TANGARA (l’ESSOR)