Les revenus pétroliers de l’Algérie ont baissé de 70% en moins de 2 ans. C’est ce qui ressort d’un message qu’Abdelaziz Bouteflika a adressé à la centrale syndicale UGTA, à l’occasion du double anniversaire de sa création en 1956 et de la nationalisation des hydrocarbures en 1971.
Le président algérien a assuré dans le même message que son pays était en mesure de faire face à l’effondrement des prix du pétrole.
Les hydrocarbures rapportent à l’Algérie 95% de ses revenus extérieurs et contribuent pour environ 60% au budget de l’Etat. C’est donc une pure économie de rente.
Pour l’instant, le 3e producteur africain de pétrole s’en tire mieux que le Venezuela, grâce aux importantes réserves financières constituées ces 20 dernières années et au fait d’avoir remboursé sa dette extérieure par anticipation en 2005. C’est tout de même une situation inconfortable, Alger ne pourra pas compter longtemps sur des réserves qui fondent inexorablement.
Fin décembre, le gouverneur de la Banque centrale, Mohamed Laksaci, s’est alarmé de la forte détérioration des finances publiques. Les réserves ont fondu de 32 milliards de dollars entre septembre 2014 et juillet 2015, selon lui.
L’économiste Smaïl Lalmas a confirmé le mois dernier que l’Algérie se trouvait dans une situation délicate. Selon lui, le pays risque de recourir encore aux réserves pour plus de 100 milliards de dollars avant la fin de cette année. Ce qui serait une catastrophe, avec un déficit budgétaire de 40 milliards de dollars.
Source: RFI