Chercheurs, Universitaires mais aussi Experts du G5Sahel et de l’ONU FEMMES ont passé en revue l’étude du genre et Extrémisme violent. Le Général Mohamed Znagui Sid ‘AHMED ELY a préside l’ouverture et les travaux de l’atelier. Dans un mot, il a souhaité la bienvenue aux participants au nom du Secrétaire Permanent.
L’Expert Défense Sécurité a situé cette rencontre dans son contexte marqué par La recrudescence des actes d’extrémisme violent et de la radicalisation dans le Sahel qui menacent gravement la sécurité régionale. Ces actes sont perpétrés par des groupes militants qui se sont rapidement infiltrées dans le Sahel, fragilisant ainsi un environnement sécuritaire déjà précaire.
Les actions menées par ces groupes extrémistes violents ont des conséquences dramatiques pour les droits des femmes, comme on a pu le voir dans un pays comme le Mali où les enlèvements, les viols et les mariages forcés ont été largement perpétrés pendant le conflit.
Ces actes vont a contre courant des progrès réalisés jusqu’ici pour la promotion des droits des femmes et constituent une entrave à leur autonomisation.
L’utilisation de plus en plus fréquente des femmes et des jeunes filles comme kamikazes par Boko Haram dans des pays comme le Tchad et le Niger, met en lumière la nécessité d’engager les femmes comme partenaires dans les efforts de lutte contre l’extrémisme violent au Sahel et la prévenir. De même que doivent être soutenues les mesures visant à contrer les violences faites aux femmes dans ce contexte.
Les pays du G5 Sahel par le biais de la Déclaration de Niamey pour Contrer la Radicalisation et l’Extrémisme Violent dans le Sahel de mai 2015, reconnaissent de manière explicite le rôle essentiel que les femmes jouent dans tous les efforts de prévention et de propagation de l’extrémisme violent.
Le Forum des Femmes du Sahel, organisé en juillet 2015 au Tchad, a par ailleurs décliné les champs d’intervention prioritaires qui faciliteront leur plein engagement dans la compréhension et l’éradication de l’extrémisme violent, et en tant que partenaires dans la lutte contre l’insécurité grandissante et la violence dans la région,
Force est de constater toutefois que malgré tout ce qui précède, aucune stratégie concrète pour engager les femmes dans ce sens n’a été mise en place.
L’approche préconisée par le Plan d’Action du Secrétaire Général pour la Prévention de l’Extrémisme Violent est celle inclusive et sensible au genre qui reconnait le rôle central de l’égalité des sexes et des droits des femmes.
La Résolution 2242 du Conseil de Sécurité (2015) sur les Femmes, la Paix et la Sécurité interpelle également les Etats Membres et les Nations Unies à assurer la participation et le leadership des femmes et des organisations de femmes au développement de stratégies pour contrer le terrorisme et l’extrémisme violent et prévenir de tels actes.
Dans un souci de traduction de ces déclarations politiques en mesures concrètes de promotion du droit des femmes et d’affirmation de leur leadership et dans le cadre des efforts pour soutenir les approches sensibles au genre dans les mesures de contre-terrorisme et de prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent au Sahel, ONU Femmes et le Secrétariat Permanent du G5 Sahel, en partenariat avec le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) ont commandite une étude sur les politiques « genre et extrémisme violent » au Sahel.
L’étude/recherche a été menée par le laboratoire IGD2P (Institutions, Gouvernance démocratique et politiques publiques) de la Faculté des sciences Juridiques et Politiques de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar, une institution de recherche établie, avec de solides antécédents dans le Sahel, et une expertise sur les questions de genre
Les pays sur lesquels l’étude s’est concentrée en premier lieu sont les pays du G5 Sahel : le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger.
Les résultats de la recherche/étude constitueront les éléments de discussions au cours du Dialogue Politique de Haut Niveau pour la promotion du Leadership des femmes dans la lutte contre l’extrémisme violent et pour la paix et la sécurité.
Ce Dialogue Politique discutera de manière spécifique pour la première fois les dispositions politique, stratégique et programmatique de promotion du leadership des femmes dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent .
Vision et Objectifs du Projet de Recherche
L’étude/ recherche s’est donnée trois objectifs ;
1. Faire ressortir les aspects critiques des formes d’extrémisme et leurs effets pervers sur le statut et les conditions des femmes du Sahel en tant qu’actrice légitime du jeu politique
2. Analyser les facteurs qui permettent ou qui entravent la mise en œuvre des politiques et des interventions visant la promotion du Leadership des femmes en réponse aux efforts de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation dans la région du Sahel
3. Faire des propositions d’ordre stratégique, politique , programmatique et financière qui attribueront un rôle central et mettront à profit les contributions et le leadership des femmes dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent .
Objectifs Spécifiques de la recherche/étude
Les objectifs spécifiques de l’étude sont de:
- Mettre en lumière les tendances lourdes de l’incidence de l’EV sur le statut et les conditions des femmes au Sahel et les facteurs conduisant les femmes a des activités extrémistes violentes ainsi que les stratégies de recrutement utilisées par les groupes extrémistes violents pour cibler les femmes
- Identifier les lacunes et déficit des politiques et stratégies préconisées jusqu’ici pour prévenir l’extrémisme violent vis a vis de l’adoption d’une perspective sensible au genre.
- Analyser les tendances liées aux violences faites aux femmes dans le contexte de la radicalisation et de l’extrémisme violent
- Identifier les stratégies, découlant de ces analyses et promouvant la mobilisation et le leadership effectif des femmes dans les efforts pour prévenir l’extrémisme violent
- Identifier les opportunités pour le renforcement du leadership des femmes dans l’alerte précoce contre l’extrémisme violent au niveau communautaire
Au regard des objectifs de l’étude/recherche, l’atelier de validation aura pour objectif principal
D’enrichir, d’amender et de valider l’ensemble de l’étude/recherche sur genre et extrémisme violent.
Objectifs spécifiques de l’atelier de validation
1. Considérer les données quantitatives et qualitatives issues de l’étude.
2. Discuter l’intégrité et la validité de ces données
3. Discuter les conclusions des différentes analyses menées dans le cadre de l’étude .
4. Discuter des propositions /recommandations faites par les chercheurs commis.
5. Formuler des suggestions et recommandations visant une amélioration substantielle de la formulation des résultats et les conditions pratiques de leur mise en œuvre.
6. Proposer la formule de présentation des résultats de l’étude pendant le Dialogue de Haut niveau
Résultats attendus de l’atelier de validation
A la fin de l’atelier les résultats suivant devront être atteints :
– Une analyse complète des données quantitative et qualitative issues de l’étude/recherche et leur intégrité et validité notamment pour ce qui concerne les facteurs conduisant les femmes à des activités extrémistes violentes et les stratégies de recrutement utilisées par les groupes extrémistes violents pour cibler les femmes, est faite
– Les conclusions, propositions /recommandations faites par l’étude/recherche sont discutées, amendées et adoptées
– Les suggestions et recommandations visant une amélioration substantielle des résultats de la recherche et les conditions pratiques de leur présentation au cours du dialogue Politique de Haut niveau sont faites.
– Un projet de rapport renfermant les propositions, recommandations résultants des travaux de l’atelier est produit discuté et adopté.
Nous reviendrons sur les travaux en atelier