Recrutement de 10 000 hommes, équipements flambant neufs… L’État malien ne lésine pas sur les moyens pour restaurer la réputation de ses forces de défense.
Dans l’enceinte du camp militaire Soundiata-Keïta de Kati, au nord-ouest de Bamako, des ouvriers terminent de peindre en blanc le terre-plein central, où flotte le drapeau tricolore malien à côté d’un monument aux morts : « Hommage aux soldats maliens et étrangers tombés pour la libération des régions du nord. Aux défenseurs de la liberté et de la dignité humaine », peut-on y lire. Une colonne de camions de transport de troupes passe en bon ordre. Garés devant le portail d’entrée de l’état-major, installé dans un vieux bâtiment colonial rénové, deux semi-blindés flambant neufs. L’armée en état de « putréfaction », comme l’avait qualifiée un haut gradé malien en février 2013, au début de l’opération Serval, semble appartenir au passé.
Il y a quatre ans, en mars 2012, face à l’avancée de la rébellion dans le nord et aux défaites successives des Forces armées et de sécurité du Mali (Fama), la colère avait gagné ce même camp. Un coup d’État mené par le capitaine Sanogo avait forcé le Président Amadou Toumani Touré à l’exil. L’armée s’était ensuite déchirée en interne entre « bérets verts » de Kati et « bérets rouges » de Koulouba, les troupes d’élite de la garde présidentielle. Aujourd’hui, « la « guéguerre » des bérets, c’est du passé, assure le colonel Maïga, directeur des relations publiques. Ici, il n’y a qu’une seule armée : l’armée malienne ! ».
Source : Jeune Afrique