La situation se dégrade à nouveau dans le Sahel, et les militaires français s’inquiètent de voir les groupes islamistes reconstituer leurs capacités opérationnelles et multilplier les attaques.
Au Mali, l’hydre djihadiste est loin d’être morte. Certes, les militaires français de l’opération Serval, déclenchée par François Hollande en janvier 2013, ont bel et bien mis un terme à l’offensive des islamistes sur Bamako avant de porter un coup au sanctuaire des terroristes dans l’Adrar des Ifoghas, dans le Sahara, au nord du pays.
Mais le danger demeure, et les GAT, les groupes armés terroristes, donnent du fil à retordre aux quelque 3 500 soldats français de la force Barkhane, déployés dans le Sahel, cette bande désertique qui traverse l’Afrique d’est en ouest.
Pire, les services de renseignements s’inquiètent de voir ces groupes djihadistes reconstituer leurs capacités opérationnelles et retrouver leur pouvoir de nuisance. D’autant que des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères dans la région. Les incidents ne cessent de se multiplier dans l’Adrar des Ifoghas. Selon nos informations, ils ont quasiment doublé depuis le début du mois d’avril dans ce secteur.
Une « stratégie de harcèlement » qui a coûté la vie à deux soldats maliens, samedi, dans la région de Tombouctou. Il y a deux semaines, trois militaires français ont été tués lorsque leur véhicule blindé a sauté sur une mine. Une attaque revendiquée sur les réseaux sociaux par l’organisation terroriste Ansar Dine, un mouvement djihadiste qui opère au Mali.
Ce même groupe est à l’origine de l’enlèvement de trois collaborateurs du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), kidnappés dans le Nord-Est malien le 16 avril. Ils ont été libérés une semaine plus tard, au lendemain de la revendication de leur enlèvement par Ansar Dine. En échange des trois hommes, ce mouvement avait réclamé la libération d’un des leurs, arrêté une semaine auparavant par les soldats français. D’après un porte-parole du CICR, les humanitaires ont été libérés « sans conditions ». A Paris, la situation au nord du Mali inquiète en haut lieu. Le dispositif Barkhane s’est adapté afin d’accentuer encore la pression des militaires français sur ces groupes djihadistes. Sur le terrain, les missions se multiplient pour traquer les terroristes (au moins 8 cette semaine, 14 la semaine dernière).