Les forces de sécurité béninoises et nigérianes ont déjoué dans la nuit de mercredi à jeudi une attaque armée d’une dizaine d’hommes à la frontière entre les deux pays. Selon les autorités de Cotonou, il s’agissait de bandits qui visaient les établissements bancaires de la ville de Kraké au Bénin.
À Cotonou, comme à Abuja, les autorités étaient informées depuis plusieurs jours qu’un groupe de malfrats nigérians planifiaient d’attaquer les institutions financières de Kraké, localité frontalière située au Bénin. Ce groupe, formé d’une dizaine d’individus selon une source policière même si leur nombre exact est encore incertain, est passé à l’action dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 mars.
Deux embarcations motorisées ont alors quitté le Nigeria pour se rendre au Bénin. Informées, les forces de sécurité nigérianes les ont repérées dans leurs eaux territoriales vers 1 heure du matin avant d’ouvrir le feu. Suite à cette intervention musclée, une embarcation a rebroussé chemin, l’autre a réussi à gagner la plage de Sémé-Kraké. Malgré la présence dans la zone de forces de police, du GIGN béninois et d’un détachement militaire, plusieurs hommes armés sont parvenus à prendre la fuite laissant leur embarcation à l’abandon.
Jeudi à la mi-journée, ils n’avaient toujours été appréhendés. Aucun bilan n’a été communiqué. « Les forces de défense du pays sont mobilisées pour les retrouver », explique Théophile Yarou, le ministre béninois de la Défense, joint par Jeune Afrique.
« Rien avoir avec du terrorisme »
Officiellement donc, l’attaque est le fait de braqueurs qui visaient les institutions financières de Kraké. « Cela n’a rien avoir avec du terrorisme ou les élections », assure le ministre de la Défense. Nous savions depuis une semaine qu’une attaque de ce type se préparait. Lundi, un malfrat a braqué un établissement bancaire de Cotonou avant d’être abattu. C’est la suite logique. »
Le porte-parole de l’armée précise : « Nous sommes régulièrement l’objet d’attaques de bandits venus du Nigeria, souvent des rebelles du Delta du Niger. »
L’armement retrouvé dans l’embarcation abandonnée sur la côte béninoise suscite cependant quelques interrogations. Une source militaire évoque « un fusil d’assaut de type Kalachnikov (AKM) et de nombreuses munitions ». Une autre source, policière cette fois, parle d’un « stock d’armes et de munitions trop important pour un simple braquage ».
Source: Jeune Afrique