La conférence régionale du comité interparlementaire (CIP) du G5 Sahel a pris fin ce 16 octobre à Ouagadougou. À travers panels et ateliers, les participants venus du Mali, du Tchad, de la Mauritanie, du Niger et du Burkina Faso, ont pu partager leurs expériences respectives en ce qui concerne la gouvernance dans le domaine de la sécurité, faire un certain nombre de constats et procéder à des recommandations. Un plan d’actions qui devra être mis en œuvre par le CIP a aussi été élaboré.
Les échanges qui ont eu lieu entre les participants au cours de la conférence régionale du CIP, ont permis de faire des constats qui bien souvent entravent l’implication des parlementaires mais aussi des populations dans la lutte contre l’insécurité et l’extrémisme violent qui se généralisent dans la bande sahélo-saharienne.
Pour les parlementaires il s’agit de l’absence d’expertise et la faiblesse de capacités du personnel d’accompagnement sur l’insécurité qui entraine une faible tendance à contrôler les institutions et les opérations de sécurité, la non maîtrise des outils de contrôle par les parlementaires, le faible encadrement juridique du secret défense, l’inexistence de médiateurs pour le domaine de la défense, l’absence de garantie de la confidentialité des débats, l’absence de synergie d’actions entre société civile et parlementaires.
En ce qui concerne les populations, leur pleine contribution à la lutte contre l’insécurité est souvent mise à mal par le non-respect des droits humains par certains membres des forces de défense et de sécurité, la faiblesse des textes sur la protection des personnes qui collaborent avec les FDS, le sentiment d’impunité des éléments des FDS dans les bavures, la mauvaise gestion des conflits communautaires par l’État qui engendre la radicalisation de certaines franges de la population, le manque d’équité dans la distribution des ressources, etc.
C’est pourquoi les participants recommandent entre autre : de renforcer les programmes de résilience à l’endroit des jeunes et des femmes pour éviter que leurs conditions de vie ne les rendent vulnérables et qu’ils se radicalisent ; d’encourager la mise en place de police de proximité par les États membres du G5 sahel, réaliser des missions conjointes de contrôle parlementaire sur les dispositifs sécuritaires dans les zones transfrontalières dans l’espace du G5 Sahel.
Les participants ont aussi souhaité que les droits de l’homme soient respectés par les forces de défense et de sécurité (FDS), et qu’un dispositif soit mis en place pour assurer la sécurité des populations qui collaborent avec les FDS.
Au terme de ces recommandations, un plan d’actions a été proposé, avec des actions à mener par les parlements, les gouvernements, les commissions de défense et de sécurité.
Pour Adama Sosso, deuxième Vice-président de l’Assemblée nationale burkinabè représentant, le président de l’Assemblée nationale, les conclusions issues de cette conférence régionale vont permettre aux parlementaires de mener des actions concrètes qui vont aider à placer les parlements du G5 Sahel au cœur de la lutte contre le terrorisme. Ces conclusions vont aussi contribuer à renforcer le contrôle parlementaire de la gouvernance de la sécurité et ainsi gagner la confiance des populations dont ils sont les représentants.
Pour rappel, la conférence régionale du CIP s’est tenue du 14 au 16 octobre sous le thème « contrôle parlementaire de la gouvernance du secteur de la sécurité dans les pays du G5 Sahel ».