Bonn, 3 juillet 2019 – Les membres de l’Alliance Sahel se sont réunis ce 3 juillet lors du premier Comité de Pilotage Opérationnel tenu en Allemagne, sous la présidence du Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ), afin d’apprécier le niveau de mise en œuvre des projets en cours et d’intensifier l’impact de leur action dans les pays du G5 Sahel. Cette session a été organisée avec la participation du Secrétaire Permanent du G5 Sahel, M. Maman Sidikou.
L’espace que composent les pays du G5 Sahel nécessite plus que jamais une implication et un engagement politique accru du Secrétariat Permanent (SP) et des Etats-membres du G5 Sahel, ainsi que l’appui continu des partenaires techniques et financiers, la priorité étant de combattre les causes profondes de l’instabilité et de renforcer la sécurité des populations.
Dans cette perspective, l’approche globale reposant notamment sur une meilleure articulation du nexus sécurité-développement est essentielle, en particulier dans les zones les plus instables. L’objectif visé étant que les populations les plus vulnérables bénéficient rapidement de progrès significatifs à travers l’appui voire le renforcement des infrastructures, du secteur de l’éducation, de la formation et de l’employabilité des jeunes, de l’énergie et des opportunités économiques.
Lors de son allocution d’ouverture au comité de pilotage, le Représentant Spécial de l’Union européenne pour le Sahel, Ángel Losada, a rappelé les événements marquants les plus récents de l’Alliance Sahel : participation et annonces conjointes à la Conférence de Nouakchott sur le Programme d’Investissements Prioritaires du G5 Sahel (6 décembre 2018), signature du Protocole de partenariat avec le SP du G5 Sahel, qui témoignent de la valeur ajoutée de l’Alliance Sahel. De plus, M. Losada a constaté l’évolution de cette initiative en termes quantitatifs, puisque l’Alliance Sahel compte maintenant 12 membres ; et en termes qualitatifs, du fait qu’elle identifie désormais des réponses coordonnées et conjointes en rapport avec les défis et les opportunités qui se posent au Sahel.
La participation du Secrétaire Permanent du G5 Sahel, M. Maman Sidikou ce mercredi à Bonn, a renforcé le caractère essentiel de la coopération entre le G5 Sahel et l’Alliance Sahel.
- Sidikou s’est notamment félicité lors de son discours d’ouverture de voir que « le Cadre de partenariat ait permis d’avoir des acquis quoique fragiles que nous nous devons de consolider ensemble. En effet, c’est grâce à ce cadre de collaboration que l’Unité de Coordination de l’Alliance Sahel a pu accompagner le Secrétariat permanent pour mettre au point le Programme de développement d’urgence (PDU) »
Priorité aux régions fragiles et frontalières
Le PDU a été créé il y a un an à la demande des chefs d’Etats du G5 Sahel pour lancer en urgence des projets à impact rapide dans les régions fragiles et frontalières. La réunion du Comité de Pilotage de ce 3 juillet a permis de faire le bilan de la mise en œuvre des projets du PDU dans les secteurs ciblés (eau et assainissement, cohésion sociale et résilience). À titre d’illustration, dans plusieurs régions ciblées par le PDU, des points d’eau sont déjà en cours de réalisation, notamment autour de Tillabery et Tahoua au Niger, ainsi que dans les Hodh en Mauritanie. Des infrastructures d’adduction d’eau sont opérationnelles au Mali à Koro et dans 41 villages de ce cercle. De même, dans la région dite des trois frontières (Mali-Burkina-Niger), des actions de renforcement de la cohésion sociale et de la résilience des populations ont pu être initiées. Plusieurs autres projets sont en cours de préparation avant d’entamer la phase de mise en œuvre sur le terrain.
Il est ressorti des discussions, la nécessité d’une mobilisation accrue des pays du G5 Sahel, de leur Secrétariat Permanent et des partenaires de l’Alliance pour accélérer la mise en œuvre des interventions et des promesses faites, en particulier dans le cadre du PDU avec pour objectifs communs la sécurisation, la stabilisation et le retour des services de l’Etat dans les zones fragiles. Une attention particulière est portée sur les populations les plus vulnérables, les jeunes et les femmes, acteurs clés pour l’avenir de la région.
Le président du Comité de Pilotage, Christoph Rauh du ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ), a souligné l’importance de rendre la valeur ajoutée de l’Alliance Sahel visible et tangible pour les populations de la région du G5, mais aussi pour les bailleurs. Cela s’accompagnera d’un dialogue politique continu de haut niveau entre l’Alliance Sahel et le G5 Sahel, ce qui constitue également un défi pour les partenaires de l’Alliance. Dans cette optique, de bonnes bases ont été établies au cours de la réunion d’aujourd’hui afin de mieux matérialiser cette responsabilité partagée pour le développement et la stabilisation de la région, condition incontournable pour un impact plus conséquent de l’action menée dans le Sahel.
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A propos de l’Alliance Sahel (*)
Le 13 juillet 2017, à l’occasion d’un Conseil des Ministres franco-allemand, la France, l’Allemagne et l’Union Européenne ont annoncé le lancement de l’Alliance Sahel. Ils ont rapidement été rejoints par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le Programme des Nations Unies pour le développement. Plus récemment, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Luxembourg, le Danemark et les Pays-Bas ont annoncé leur adhésion. Ensemble, ils ont décidé de conjuguer leurs efforts pour intervenir davantage et mieux dans le Sahel. Il s’agit de permettre une coordination de l’aide plus efficace, et d’améliorer l’appui des partenaires de développement. L’initiative vise à contribuer plus largement à la stabilisation de la situation sécuritaire et à l’élimination de la pauvreté, en développant des solutions pour les zones rurales, en créant de l’emploi pour les jeunes, en améliorant les infrastructures énergétiques et la lutte contre le changement climatique et en renforçant la gouvernance. Les 6 secteurs d’intervention de l’Alliance Sahel sont : AGRICULTURE, DÉVELOPPEMENT RURAL ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE, DÉCENTRALISATION ET SERVICES DE BASE, EDUCATION ET EMPLOI DES JEUNES, ÉNERGIE ET CLIMAT, GOUVERNANCE, SÉCURITÉ INTÉRIEURE. Deux ans après sa création, l’Alliance Sahel appuie la mise en œuvre de plus de 700 projets d’ici 2022 avec un portefeuille de 11 milliards d’euros, visant à améliorer la vie des populations sahéliennes.
A propos du G5 Sahel
Le Groupe de cinq pays du Sahel (G5 Sahel) est le cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité, créé en février 2014 par cinq États du Sahel : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad. Le G5 Sahel œuvre à la concrétisation de l’intégration régionale et au développement durable de ses pays membres, en droite ligne avec l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.
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Contacts presse
Aude Rossignol, Unité de Coordination de l’Alliance Sahel – aude.rossignol@giz.de
Abdoul Salam DIAGANA, Secrétariat Permanent du G5 Sahel – asdiagana@g5sahel.org
Rock, Philipp, Contact presse BMZ : Philipp.Rock@bmz.bund.de