Il est désormais évident qu’il existe une corrélation très forte entre sécurité et développement. La situation dans le bassin du lac Tchad en constitue, s’il en est besoin, une parfaite illustration.
En effet, si Boko Haram a connu une certaine audience, notamment auprès des jeunes, c’est bien parce que les conditions d’accès aux ressources dans cette région, se sont dégradées, suite notamment au retrait des eaux du lac, conséquence à la fois de la pression démographique et du changement climatique. Par conséquent, au-delà de la solution sécuritaire qui permet de traiter les symptômes, nous devons nous attaquer à la racine du mal, nous devons mettre fin à la paupérisation grandissante que connaissent les populations du bassin.
Aussi, notre sommet doit-il lancer un appel pressant à la mobilisation de la communauté internationale pour lever les ressources nécessaires au financement du Plan d’Action pour le Développement et la Résilience Climatique du Lac Tchad, plan qui a fait l’objet de la tenue d’un évènement, en marge de la COP 21 de Paris en Décembre 2015. Au-là de ce plan qui ne concerne que le moyen terme, la sauvegarde du lac, dont la superficie est réduite à 1/10ème de ce qu’elle était dans les années soixante (60), nécessite la mise en œuvre du grand projet du transfert des eaux de l’Afrique Centrale vers le lac.
Mesdames et Messieurs,
Le Plan à moyen terme du développement du bassin et le projet à long terme du transfert des eaux sont des solutions post-conflits. A court terme, notre sommet doit aussi identifier et mettre en œuvre des actions pour faire face à la situation humanitaire : soutien aux personnes réfugiées et déplacées, soutien aux veuves et aux orphelins, soutien aux secteurs sociaux de base (santé, éducation, accès à l’eau). Naturellement, nous devons tout mettre en œuvre pour obtenir la libération des filles de Chibok.