Les premiers exercices régionaux de la Composante Police de la Force Conjointe du G5 Sahel, ouverts le lundi 20 Septembre dernier à Niamey, ont pris fin ce mercredi 29 Septembre 2021.
C’est le secrétaire général du Ministère de l’intérieur et de la décentralisation du Niger, Monsieur Saidou Halidou qui a présidé la cérémonie de clôture, en présence notamment du coordinateur du G5 Sahel au Niger, M. Maman Saidou et de l’Ambassadrice de l’Union Européenne au Niger Mme Elena Denisa Ionete.
Cette activité, organisée par le Secrétariat Exécutif du G5 Sahel et Expertise France, sur financement de l’Union Européenne, a porté sur la coordination d’une action de judiciarisation du théâtre d’opération de la Force Conjointe du G5 Sahel (FC G5S).
En effet, en 2017, rappelle-t-on, les chefs d’État du G5S ont officialisé le lancement de la Force Conjointe multinationale qui a pour mission de mutualiser les efforts dans la lutte contre le terrorisme, le crime organisé transfrontalier et le trafic d’êtres humains.
La Composante Police permet de compléter le travail de la FC-G5S, en assurant que des suites judiciaires appropriées soient données aux résultats des opérations militaires sur le terrain et que les personnes coupables d’actes de terrorisme et de trafics, arrêtées par la Force Conjointe, soient poursuivies et condamnées en justice dans le respect de l’Etat de droit.
La Composante Police est constituée, outre le Conseiller Police du Commandant de la Force Conjointe, de gendarmes déployés avec les militaires de la Force Conjointe (brigades prévôtales) et d’unités nationales d’investigation spécialisées (UNIS). Ces deux éléments font le lien entre la Force Conjointe et des pôles judiciaires spécialisés de chaque pays.
Le principe de judiciarisation du champ des opérations d’une force militaire multinationale est un concept nouveau qui a été développé par les Etats du G5S.
Dans son intervention au cours de cette cérémonie, le Secrétaire général du ministère de l’intérieur, Monsieur Saidou Halidou a expliqué les raisons ayant motivé la conception de la ‘’composante police’’ de la force conjointe du G5 Sahel.
‘’La justice, couplée à la force, permet de condamner les auteurs de crimes et de démanteler durablement les réseaux qui menacent nos FDS et nos populations’’ a-t-il affirmé, avant d’indiquer que ‘’c’est la raison pour laquelle nos 5 Etats ont développé au cours des dernières années la composante Police de la Force conjointe’’.
Selon lui, ‘’le concept de cette composante Police n’a pas été importé ou copié sur des modèles étrangers, c’est un concept sahélien qui a été bâti à partir des expériences de nos pays. Comme c‘est un concept nouveau et original, il a besoin d’être pratiqué, d’être testé et vérifié pour fonctionner au mieux’’.
Parlant de l’objectif poursuivi par cette rencontre de Niamey, le Représentant du G5 Sahel au Niger a souligné qu’en réalité ‘’la justice, couplée à la force conjointe, permet de renforcer la confiance des populations des régions concernées envers les forces de sécurité et cette confiance est essentielle pour gagner le combat contre ces groupes hostiles’’.
Poursuivant ses explications, Maman Seydou a précisé que cet exercice est organisé ‘’pour tester et éprouver les procédures, mécanismes et principes de leurs interactions dans le cadre de la judiciarisation du champ d’opération de la FC-G5S [force conjointe du G5 Sahel].
Il a , en outre, ajouté qu’il s’agit ‘’d’examiner le procédé de fonctionnement de la chaine de judiciarisation de la composante Police de chaque pays afin d’identifier les éventuels chantier supplémentaires pour assurer que les parties prenantes de la composante Police de la FC-G5S disposent des cadres normatifs et procéduraux, connaissances, compétences et ressources nécessaires à la réalisation de leurs rôles dans la composante Police’’.
Durant les neuf (9) jours qu’a duré cette rencontre, six (6) exercices différents ont été organisés « sur table » impliquant chaque fois plusieurs pays du G5 Sahel qui ont été tour à tour acteurs principaux, secondaires et observateurs.
Plus de 25 observateurs ont aussi participé aux exercices, envoyés par les Etats du G5 mais également par les partenaires internationaux actifs dans le soutien à la Composante Police, notamment la Cellule Régionale de Conseil et de Coordination (RACC) de l’Union Européenne, les missions EUCAP Sahel Niger et EUCAP Sahel Mali, INTERPOL, l’ONUDC, le HCDH. Les opérateurs CIVIPOL, ENABEL et COGINTA ont également contribué aux exercices. Enfin le Secrétariat Exécutif du G5 Sahel, qui a co-organisé l’évènement, était notamment représenté par son Département Défense et Sécurité.
Le G5 Sahel, note-t-on, est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale, créé en 2014 entre le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
Abordant, dans une approche intégrée, les questions de développement et de sécurité, l’organisation s’est dotée d’une Stratégie pour le développement et la sécurité des pays du G5 Sahel (SDS). L’instrument de mise en œuvre de la SDS est le Programme d’investissements prioritaires (PIP) qui couvre la période 2019-2021. Afin d’optimiser les résultats sur le terrain, surtout dans les zones les plus vulnérables, il a été adopté le Cadre d’actions prioritaires intégré (CAPI) qui consacre une démarche concentrée sur des zones jugées prioritaires avec des actions adaptées, ciblées et à impact rapide, intégrant sécurité, développement, action humanitaire, gouvernance et réconciliation.
Source /ANP