Afin de mieux anticiper et répondre aux menaces transfrontalières dans la sous-région du Sahel, notamment en matière de trafics illicites et de terrorisme, les Etats du G5 Sahel (le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad) ont décidé de mettre en place une « Plateforme de Coopération en Matière de Sécurité » (PCMS) pour favoriser l’échange d’informations entre les cinq Etats.
Cet outil de coopération policière régionale, soutenu par l’ONUDC depuis sa création, prévoit également le recours à des opérations conjointes bilatérales ou multilatérales de répression ou de prévention. Dans le cadre de ce soutien, l’ONUDC a donc organisé une formation du 28 mai au 8 juin à Niamey au Niger pour 20 participants (y compris 4 femmes) issus du Service Central de Lutte contre le Terrorisme et la Criminalité Transnationale Organisée (SCLCT/CTO), de la Police judiciaire, des Renseignements généraux et de l’Office Central pour la Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS).
Au cours de la première semaine, les éléments ont été formés sur le renseignement criminel, afin de renforcer leur compétence en matière d’analyse de l’information et d’avoir une meilleure compréhension du cycle du renseignement, de son évaluation et des techniques d’analyse à leur disposition. Afin de se mettre dans la peau d’un analyste, les stagiaires ont rédigé une note d’information sur le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), qui a revendiqué les attentats de Ouagadougou de mars 2018.
La deuxième semaine de formation a porté sur les techniques d’enquête, notamment la surveillance et la filature. Après un apprentissage théorique, les participants ont réalisé des simulations de surveillance et de filature à pied, à moto et en voiture dans les rues de Niamey. Au cours du dernier jour, une simulation à grande échelle a été organisée impliquant la filature d’un couple suspecté de trafics de stupéfiants, de l’aéroport de Niamey jusqu’à différents points clés de la ville, et se terminant par une rencontre avec un potentiel fournisseur.
« Grâce à cette formation, j’ai pu renforcer mes capacités sur le terrain et je dispose désormais des compétences pour participer à une filature » a expliqué un agent du SCLCT/CTO au terme de l’atelier. « Cet exercice est une excellente révision pratique des procédures et de la collecte du renseignement ; j’ai pu déployer mes éléments de manière à ne jamais perdre de vue la cible et à l’interpeller au moment opportun » explique l’officier de police en charge du dispositif lors de la simulation à grande échelle.
Cette formation a été réalisée au Mali et au Burkina Faso en avril dernier et sera répliquée en Mauritanie et au Tchad dans les semaines à venir. Elle s’inscrit dans le cadre du programme d’appui à la PCMS du G5 Sahel soumis par le Programme Sahel de l’ONUDC en janvier 2017, dont l’objectif est de renforcer les capacités des gouvernements du Sahel à combattre le trafic de drogue et autres trafics illicites, le crime organisé, le terrorisme et la corruption en améliorant l’accessibilité, l’efficacité et la responsabilité des systèmes de justice pénale.
L’ONUDC coordonne étroitement son appui au G5 Sahel avec les autres partenaires, en particulier l’Union européenne, la coopération allemande (GIZ) et Interpol, grâce à des échanges réguliers et une répartition des tâches établie.