Le gouvernement est résolument engagé à réduire la mortalité maternelle et infantile au Burkina Faso. C’est ce qui ressort de la déclaration du ministre de la Santé, Smaïla Ouédraogo, lors de sa première rencontre avec les journalistes.
En effet, à sa séance du 16 mars 2016, le conseil des ministres a adopté le chronogramme de mise en œuvre des mesures pour renforcer l’assise communautaire du système de santé. Et faciliter l’accessibilité financière des soins au profit des enfants de moins de 5 ans et de la femme.
Selon le conférencier du jour, la mise en place effective des mesures de gratuité des soins se fera de façon progressive jusqu’à couvrir l’ensemble du pays. D’ores et déjà, trois régions du Burkina sont concernées, à savoir : le Centre, les Hauts-Bassins et le sahel. Il a en outre annoncé que cette phase sera mise en œuvre de façon graduelle.« Nous allons commencer en Avril dans les CSPS, CM et CMA et dès le mois de mai nous commencerons à intégrer les hôpitaux de ces trois régions. Et à partir de juin, nous entendons étendre les mesures à l’échelle nationale bien attendu après une évaluation et un bilan critique »a-t-il déclaré.
Le public cible
Sont concernées par ces mesures, les enfants entre 0 et 5 ans ; les femmes enceintes ; la femme vivant avec une fistule obstétricale et les femmes âgées d’au moins 20 ans. Et M. Ouédraogo de cibler un certain nombre de maladies qui constituent plus de 80% des causes de décès de la femme enceinte et de l’enfant de moins de 5 ans.
Les enfants de moins de 5 ans pourront bénéficier de la gratuité des consultations en cas de paludisme, diarrhées, malnutrition aigüe, crise d’asthme, drépanocytose… Pendant la grossesse, les femmes auront droit à la gratuité des soins prénatals et des soins curatifs essentiels disponibles dans les centres de santé contre les maladies survenues au cours de la grossesse (par exemple les infections urinaires, de la pneumonie). Les accouchements simples ou compliqués ; soins obstétricaux et néonatals d’urgence, les césariennes (…) sont aussi gratuites. Elles bénéficieront également d’une prise en charge gratuite du dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus et du sein chez les femmes âgées d’au moins 20 ans. En clair, il s’agira, à en croire le ministre de la Santé, de la prévention et du traitement in situ des lésions précancéreuses du col de l’utérus. Mais aussi de l’auto examen des seins et de l’examen systématique des seins de toute patiente admise dans les centre de santé, ce après le consentement de la patiente.
Environ 20 milliards de FCFA. C’est le fond que l’Etat projette donner pour le reste de l’année 2016. Mais pour l’instant, 16 milliards de francs CFA ont été mobilisés.« Nous avons bonne foi que le gap de 4 milliards qui nous restent seront rapidement mobilisés et nous avons des pistes pour cela »espère M. Ouédraogo.
Le Renforcement de la santé communautaire
Pour ce qui est du renforcement de l’assise communautaire du système de santé, de l’avis du conférencier, il se fera à travers le recrutement de 16 000 agents de santé à base communautaire (ASBC). Ces agents œuvreront en collaboration avec les agents de santé pour contribuer à la résolution des problèmes de santé des populations. Ces 16 000 ASBC percevront mensuellement une prime de 20.000 francs CFA.« Sur les 5 ans, cette mesure va nous couter 16 320 000 000 francs CFA »a-t-il dit. Au titre de cette première année, l’Etat déboursera 2 880 000 000 francs CFA et le Fonds mondial accompagnera avec une contribution de 960 millions.
Un projet ambition qui nécessite l’implication des collectivités locales. Ainsi, une contribution de 5000 francs CFA par mois et par ASBC sera demandée aux communes. Cependant et à titre exceptionnel, a signifié le ministre, l’Etat prendra en charge la contribution des communes pour l’année 2016. Il a par ailleurs indiqué que les autres années, les collectivités locales devraient inscrire ce montant de 5000 francs CFA dans le budget communal. Toujours de l’argumentaire de M. Ouédraogo, en cas d’extrêmes difficultés financières de certaines communes rurales, l’Etat pourrait leur venir en aide.
Point des préparatifs
A ce niveau, il est ressorti qu’à ce jour, plusieurs activités ont été réalisées au nombre desquelles l’élaboration des documents d’opérationnalisation, la tenue de rencontres de formations des agents de santé. Des activités l’on note aussi la dotation des formations sanitaires en outils de gestion, la tenue de rencontres d’explications et de plaidoyers au niveau des régions concernées pour le démarrage (…).
Source : Lefaso.net