Le Tchad a adopté lundi 25 Avril 2016 une résolution prorogeant pour une durée de six mois l’état d’urgence décrété le 9 novembre 2015 dans la région du lac Tchad, où le groupe islamiste Boko Haram sévit notamment.
« La guerre contre Boko Haram est une guerre asymétrique qui ne peut être gagnée que dans le temps, et comme telle, nous avons adapté notre stratégie dans le temps », a expliqué le ministre tchadien de la Sécurité publique et de l’Immigration, Ahmat Mahamat Bâchir, qui s’est toutefois félicité des efforts accomplis par les forces armées et les populations locales pour contrer la secte terroriste.
En fait, grâce aux opérations militaires des pays régionaux, les incidents fréquents ces deux dernières années sont devenus rares. Même les attentats suicides qui avaient plongé les populations locales dans la psychose se sont estompés depuis environ deux mois, malgré ceux perpétrés parfois par de jeunes filles et garçons transformés en bombes humaines.
Selon le porte-parole de l’armée nigériane, le colonel Sani Usman, les troupes de la 7e Division engagée dans l’opération Lafiya Dole ont pu procéder à des opérations de nettoyage, des raids et des patrouilles qui ont entraîné la mort de nombreux terroristes présumés, des arrestations et permis de sauver des personnes et de récupérer des armes et des munitions.
L’armée a récemment détruit de nombreux repaires des rebelles à Borno, Yobe et Adamawa, y compris leur siège spirituel présumé dans la forêt d’Alagarno.
Selon le président nigérian Muhammadu Buhari, les rebelles, dont l’insurrection a déjà fait près de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009, ne sont plus en mesure de mener une guerre conventionnelle.
Convaincu d’avoir porté un coup sévère à la capacité de nuisance de la secte islamiste, l’état-major de la Force mixte multinationale (FMM) de 8.700 hommes, créée en février 2015 par le Nigeria, le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Bénin, a annoncé début avril à Yaoundé une offensive d’envergure dans les prochaines semaines afin d’éliminer définitivement le groupe terroriste affilié à l’Etat islamique (EI).
« Je peux vous assurer que Boko Haram a été significativement affaibli, s’agissant de sa force et de son efficacité. Désormais, son éradication n’est plus qu’une question de temps », a affirmé le général Barry Ndiomu, chef de la délégation de l’état-major de l’armée nigériane.
Face aux problèmes financiers qui représentent l’une des principales causes des retards observés dans l’opérationnalisation du projet, la FMM a reçu des sommes envoyées ou promises de la part des pays régionaux, le président nigérian ayant décidé d’octroyer 100.000 dollars, ainsi que des organisations et pays partenaires tels que le Royaume-Uni, qui a déjà offert 5 millions de livres et l’Union européenne qui a promis 50 millions d’euros.
En outre, une enveloppe de 40 millions de dollars sera allouée par les Etats-Unis pour venir en aide à quelque 7 millions de personnes dans les pays du Bassin du lac Tchad affectés par les activités terroristes de Boko Haram, a annoncé le 19 avril à Yaoundé l’ambassadrice américaine à l’ONU, Samantha Power, en visite au Cameroun.
« Avec le concours de tout le monde, nous allons éradiquer cette nébuleuse », a assuré le ministre tchadien Ahmat Mahamat Bâchir.
Source: Xinhua