Environ un million de ruraux de la région du Sahel bénéficieront d’un nouveau programme conjoint, le premier du genre . Les accords de financement ont été signés à Ndjamena lors de la 9é session du conseil ministériel du G5 Sahel par Lassané Kaboré, Ministre de l’économie, des finances et du développement du Burkina Faso, Alousséni Sanou, Ministre de l’économie et des finances du Mali, Ousmane Kane Ministre des Affaires Economiques et de la Promotion des secteurs productifs de la Mauritanie Mamadou Diop, Ministre des Finances du Niger, Issa Doubragne, Ministre de l’économie et de la planification du développement et de la coopération internationale du Tchad, Maman Sidikou, Secrétaire exécutif du G5 Sahel, et Nadine Gbossa, Directrice régionale de la Division Afrique de l’Ouest et du Centre du FIDA.
Ousmane Mamoudou Kane, Ministre des affaires économiques et de la promotion des secteurs productifs de la Mauritanie, et Nadine Gbossa du FIDA ont également signé une lettre d’intention.
Le Programme conjoint régional de 180,4 millions d’USD redynamisera les activités économiques et les systèmes alimentaires dans le Groupe de cinq pays du Sahel et en République du Sénégal.
Le projet est connu sous le nom de Programme conjoint régional Sahel en réponse aux défis COVID-19, conflits et changements climatiques (SD3C) – G5 Sahel + 1 (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger) et la République du Sénégal.
Sur une période de mise en œuvre de six ans, le programme comprendra des activités financées par le FIDA qui seront exécutées en deux phases de trois ans chacune, dont les montants respectifs sont estimés à 55,7 millions d’USD et 53,3 millions d’USD. En plus de l’enveloppe de 43,3 millions d’USD approuvée par son Conseil d’administration en décembre dernier, le FIDA apportera des financements d’un montant de 65,6 millions d’USD par l’intermédiaire des futurs cycles de financement ou de partenaires de développement. Le Fonds vert pour le climat contribue à hauteur de 71,4 millions d’USD au programme conjoint.
Ce programme conjoint régional sera mis en œuvre par, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) le Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi qu’avec le G5 Sahel et le Fonds vert pour le climat. Leur action concertée permettra de renforcer la résilience des populations rurales touchées par les conflits, les changements climatiques et la pandémie actuelle de COVID-19.
L’expérience des trois organisations des Nations Unies sur le terrain au Sahel permettra une mise en œuvre rapide des activités. Grâce à leurs synergies, les trois organisations et leurs États membres visent à intensifier la collaboration pour soutenir les objectifs de développement durable. Ce programme conjoint mené de concert avec le G5 Sahel+1, s’inscrit à l’appui du pilier « résilience » de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel et contribue à l’axe « résilience et développement humain » du programme prioritaire d’investissement du G5 Sahel.
À quelques exceptions près, la plupart des pays visés par le programme SD3C se trouvent en situation de conflit, en particulier dans les zones transfrontalières, ce qui accroît leur fragilité. Les attentats terroristes sont fréquents et touchent souvent des cibles non militaires, comme les populations civiles, notamment dans les zones rurales reculées. Les déplacements de population ont créé d’immenses vagues de déplacés et de réfugiés, dont la vulnérabilité économique est exacerbée par la pandémie de COVID-19.
Le programme SD3C renforcera les partenariats commerciaux entre les agriculteurs et les éleveurs, grâce à des activités de formation et à la consolidation des marchés transfrontaliers d’intrants et produits agricoles. Les marchés et les infrastructures rurales, notamment les routes et la petite irrigation, seront développés. La promotion des systèmes d’information sur le marché et des échanges en monnaie scripturale (paiements électroniques), à l’aide de plateformes informatiques, permettra de sécuriser les transactions aux frontières.
Les femmes, pour qui en règle générale l’accès à la terre et à des financements est plus difficile, représenteront 50% des participants au programme. Environ 40% seront des jeunes, confrontés à des taux de chômage élevés. Ils recevront une aide pour lancer des activités productives afin d’obtenir des revenus décents. Les paysans sans terre et les éleveurs transhumants ont aussi à gagner des activités du programme. Compte tenu de la pandémie du COVID-19, les bénéficiaires apprendront les bonnes pratiques de gestion du marché et d’hygiène en vigueur, ainsi que les mesures sanitaires appliquées pour atténuer la propagation du virus.