Le renforcement de la paix et de la sécurité, ainsi que la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, ont figuré parmi les priorités exprimées dans la convention portant création du G5 Sahel, signée par les chefs d’Etats du Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et du Tchad en 2014.
La dégradation de la situation sécuritaire dans la région a depuis emmené le G5 Sahel à créer en février 2017 une Force militaire conjointe, avec pour mission de lutter contre les menaces du terrorisme et la criminalité transnationale organisée, particulièrement aux frontières poreuses entre ces pays.
Dans ce contexte, l’ONUDC et la Présidence Malienne du G5 Sahel ont organisé, en collaboration avec l’Union Européenne, un atelier de validation du cadre conceptuel d’organisation et de fonctionnement de la composante Police de la Force Conjointe qui s’est tenue du 6 au 8 décembre 2017, à Bamako au Mali.
Au terme de cette réunion, les États du G5 Sahel ont adopté un cadre conceptuel d’organisation et de fonctionnement de la composante police de la Force Conjointe du G5 Sahel, établissant les procédures d’interactions entre la police et le militaire de la Force, et le mécanisme du judiciarisation conforme aux lois et procédures applicables à chaque Etat.
« Cette composante police de la Force conjointe est importante si on veut combattre efficacement les terroristes et les criminels dans la région et restaurer la confiance des populations envers les forces de l’ordre. On doit pouvoir assurer un procès juste et équitable pour les suspects arrêtés, avec des preuves et des procédures harmonisées », affirme Pierre Lapaque, Directeur régional de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Le document spécifie le rôle joué par la police judiciaire, notamment en matière de gestion des scènes de crimes, la collecte des indices et leur préservation, l’identification des témoins, le transfert des moyens de preuve et la remise des détenus aux agences spécialisées des pays du G5 Sahel.
Un des élément clé de cet accord vise à garantir un traitement de personnes suspectés d’actes terroristes ou criminels conformément aux dispositions du droit international, ainsi que l’intégration de l’agenda femmes, paix et sécurité et à la protection de l’enfant. Elle vise également à assurer que les éléments de la Force respectent strictement les règles de Politique de diligence voulue en matière de droits de l’homme (HRDDP) en cas d’appui de l’ONU à des forces de sécurité.
Pour en arriver à cet accord, l’ONUDC a travaillé étroitement avec le Secrétariat du G5 Sahel, la Présidence Malienne du G5 Sahel, l’Union Européenne, la MINUSMA, le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme, INTERPOL et d’autres partenaires techniques et financiers afin d’en arriver à cet accord.
« L’ONUDC est un partenaire historique du G5 Sahel. Grâce à son expertise unique et son engagement avec les pays de la région, l’ONUDC est à l’avant-plan afin de permettre un soutien efficace à la composante policière de la Force conjointe, en ligne avec les standards internationaux des droits de l’Homme et les conventions internationales relatives au terrorisme et à la criminalité transnationale organisée. » affirme le Secrétaire Permanent du G5 Sahel, M. Najim Elhadj Mohamed.
En tant que gardien de la Convention des Nations Unies contre la corruption et la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et ses protocoles, l’ONUDC fournit une assistance aux États du G5 Sahel afin de renforcer la chaîne judiciaire et lutter contre les trafics de drogues, le terrorisme, la corruption, la traite de personnes et le trafic de migrants. Ces efforts conjoints font partie de la Contribution de l’ONUDC à la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel (SINUS).