La criminalité économique et financière s’est particulièrement développée au cours des dernières années, et a évolué du simple statut de délinquance de subsistance, vers un moyen d’enrichissement illicite de grande ampleur pour certains individus, et de financement pour certains groupes terroristes.
Dans le cadre de son programme d’appui à l’opérationnalisation de la « Plateforme de Coopération en matière de Sécurité du G5 Sahel » (PCMS), l’ONUDC a organisé un atelier de formation sur la criminalité économique et financière à Bamako du 25 au 28 avril 2017.
Cette formation a ciblé des services spécialisés dont la Brigade Economique et Financière (BEF), la Brigade d’Investigation Spécialisée en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée (BIS) ainsi que le Service d’Investigation Judiciaire (SIJ) de la Gendarmerie Nationale. Des policiers et gendarmes en fonction dans des services à vocation généraliste ainsi que des personnels de la justice ont également assisté à cette formation. Au total, 18 participants ont bénéficié de ce stage, qui sera répliqué dans les quatre autres Etats membres du G5 Sahel (le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad).
L’ouverture de cette formation a eu lieu sous la présidence du point focal du G5 Sahel au Mali, M. Chérif Hamidou Ba, du coordinateur de la PCMS nationale du Mali, l’Inspecteur Général Moro Diakité, et du Chef de la Brigade Economique et Financière Malienne le Commandant M. Bassékou Berthe.
La lutte contre cette criminalité présente des difficultés au niveau :
- Des individus impliqués dont les profiles diffèrent sensiblement de ceux des délinquants impliqués dans la criminalité « ordinaire ».
- Des moyens utilisés caractérisés par le recours aux nouvelles technologies de communication et d’information et autres moyens sophistiqués de fraude et de falsification.
La complexité de la lutte contre cette criminalité se manifeste également dans les procédures à mettre en œuvre pour l’identification et le recouvrement des avoirs criminels dans un premier temps, et au niveau de l’administration des preuves ensuite.
Pour faire face à cette complexité, la formation de l’ONUDC a combiné des cours théoriques sur les différents types d’infractions économiques et financières et leur lien avec les infractions criminelles, ainsi que sur les particularités des enquêtes financières, avec des cas concrets d’étude de criminalité économique et financière. Le but était de renforcer les connaissances des stagiaires en la matière, tant d’un point de vue théorique que pratique, et d’harmoniser les techniques d’enquête dans le cadre de la PCMS.
Cette formation s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui présenté par l’ONUDC en janvier 2017 aux Ministres de la Sécurité des Etats du G5 Sahel. Ce programme vise à améliorer les capacités opérationnelles et les niveaux d’échange d’informations entre les membres du G5 Sahel, pour lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. Cet appui est dispensé dans le cadre du Programme Sahel et de sa Contribution de l’ONUDC à la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel.