La France et l’Allemagne ont scellé leur rapprochement sur le front sécuritaire en Afrique en apportant leur concours à la future force conjointe du « G5 Sahel », pour laquelle une conférence des donateurs sera organisée en septembre à Berlin.
La ministre française des Armées, Florence Parly, et la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, se sont rendues ensemble à Niamey sur le site d’un des futurs centres de commandement de cette force conjointe qu’Emmanuel Macron avait portée sur les fonts baptismaux le 2 juillet au côté des dirigeants du G5 (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad).
La France compte sur cette coalition militaire, qui devrait rassembler à terme 5.000 hommes, pour « soulager » Barkhane, l’opération qui a pris le relais de Serval en août 2014 au Mali et dans les pays limitrophes contre les groupes terroristes armés.
La ministre française a annoncé , lors d’une adresse aux troupes sur la base française de Niamey, que quatre soldats de Barkhane avaient été blessés au Mali le matin-même.
Leur véhicule blindé a sauté sur une mine dans le nord du pays. L’un des blessés devaient être évacué vers la France, a-t-on précisé au ministère des Armées.
« Nous sommes convaincus que c’est la force G5 Sahel qui trouvera la solution aux problèmes de la région, même si bien sûr l’opération Barkhane reste aux côtés de cette force G5 », a déclaré Florence Parly au côté de son homologue allemande.
« La lutte contre les groupes armés terroristes sera longue », a-t-elle souligné ensuite lors de son adresse aux troupes, ajoutant que Paris et Berlin s’activaient à mobiliser la communauté internationale en vue de la constitution de la force du G5 Sahel.
Mobiliser Au-Delà De L’ue
« Il faudra trouver d’autres partenaires européens: l’Italie, l’Espagne et d’autres ont déjà marqué leur intérêt », a précisé Ursula von der Leyen avant son départ de Niamey où elle a annoncé la fourniture d’équipements au Niger.
« L’idée est de solliciter des contributions bien au-delà de l’Union européenne », déclare-t-on de source militaire française.
Le budget de la force est estimé entre 400 et 500 millions d’euros. L’Union européenne s’est d’ores et déjà engagée à débloquer 50 millions d’euros, la France huit millions d’euros d’ici à la fin de l’année.
La force conjointe n’a pas été placée sous le mandat de l’Onu en raison notamment des réticences américaines quant aux obligations financières qu’aurait impliquées un tel cadre juridique. La France souhaiterait qu’elle soit opérationnelle dès octobre.
Les Européens ne désespèrent pas d’enrôler les Etats-Unis.
« Il faut leur proposer un ‘business model’ qui leur permettrait de contribuer (…) dans un cadre bilatéral. Ils veulent couper dans les contributions aux organisations internationales, mais ils ont plus de latitude en termes de budget d’aide bilatérale, donc il faut trouver une formule », explique une source diplomatique à Paris.
Florence Parly, qui a rencontré le président tchadien Idriss Déby à N’Djamena et son homologue nigérien Mahamadou Issoufou à Niamey, est attendue sur la base française de Gao, au Mali, ainsi qu’à Bamako où elle retrouvera Ursula von der Leyen. Elle s’entretiendra avec le président malien.
Source Reuters