Une nouvelle attaque signalée au Mali , dans la petite localité de Banamba qui se situe à 140 kilomètres au nord de Bamako. Des hommes armés ont attaqué la gendarmerie puis la prison, d’où ils ont fait sortir des détenus.
Arrivés dans la nuit à bord de plusieurs véhicules dans la localité de Banamba, les assaillants se sont scindés en trois groupes, selon des témoins. Le premier groupe s’est dirigé vers la prison pour l’attaquer et quelques dizaines de prisonniers ont été libérés.
Un autre groupe s‘en est pris à la gendarmerie, dont les locaux ont été saccagés et deux véhicules emportés. D’autres assaillants ont attaqué une banque et un coffre-fort aurait été forcé. La banque a été saccagée et incendiée, mais les assaillants n’ont pas réussi à en forcer le coffre, selon le maire Ali Simpara.
Face aux hommes armés, dans un premier temps, il n’y a véritablement pas eu de résistance. Ceux-ci se sont repliés en grossissant leurs rangs des prisonniers libérés et de matériel militaire trouvé sur place. Ils ont emporté trois voitures et quatre motos appartenant aux forces maliennes, selon le ministère de la Sécurité. Aucun combat n’a eu lieu dans la ville, aucune victime à déplorer, mais les assaillants sont repartis avec deux otages, dont un surveillant de prison.
Le dispositif sécuritaire malien a été défaillant, ou en tout cas, pas à la hauteur. Ce qui explique le coup de colère du président malien IBK lors d’une réunion de crise. Des sanctions pourraient rapidement tomber.
L’attaque n’a pas encore été revendiquée, mais des témoins sont formels : ils parlaient les langues peul et tamasheq et ils scandaient « Dieu est grand, Dieu est grand ».
En s’attaquant à la prison locale, peut-être ont-ils voulu libérer un jihadiste qui y était détenu. Un échec, selon les informations de RFI : l’homme a été transféré il y a moins de deux semaines dans une autre maison d’arrêt.
Des gendarmes et des éléments de la force spéciale antiterroriste malienne ont été dépêchés à Banamba, mais également dans la zone de Nara, plus au nord, près de la frontière mauritanienne, pour mener des recherches.
Progressivement, les attaques terroristes gagnent du terrain. Cela fait certes de longs mois que l’insécurité s’est propagée du nord au centre du pays, mais avec l’attaque de Banamba, à seulement 140 kilomètres de Bamako, c’est un nouveau seuil qui semble avoir été franchi.
« Aucune localité n’est complètement à l’abri », reconnaît un cadre du ministère malien de la Défense, qui s’empresse pourtant de relativiser : « Ces attaques visent à impacter l’opinion pour montrer que la situation s’est dégradée, mais ce n’est pas le cas. » Et d’expliquer que les attaques menées « par-ci par-là, par de petits groupes d’hommes armés » montrent surtout que les terroristes « n’ont plus les capacités de prendre une ville : ils font des coups d’éclat et ils s’en vont. »
Mais ces coups d’éclat, de plus en plus fréquents, inquiètent la population et alimentent les partis d’opposition, qui accusent les autorités maliennes de « naviguer à vue » et de ne pas apporter de réponse à cette extension de la menace terroriste.
En septembre dernier, les attaques meurtrières perpétrées dans le centre du pays avaient coûté sa place au ministre de la Défense, Hubert Tiéman Coulibaly. Depuis, les autorités assurent avoir renforcé le dispositif sécuritaire, notamment en termes de renseignement, pour prévenir ce type d’activités.
Source: AFP