LA PRESENCE DES FEMMES DANS LES STRUCTURES DE DEFENSE ET DE SECURITE : UNE PRIORITE POUR LE G5 SAHEL

par g5sahelnow

L’égalité des chances, en particulier entre les hommes et les femmes, est devenue une préoccupation essentielle pour la paix et le développement, la lutte contre la pauvreté et la réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD). Dans la région du Sahel, les femmes et les enfants étant les principales victimes des conflits qui sévissent actuellement, il est donc apparu essentiel d’intégrer la dimension genre dans les processus de prévention et de résolution des conflits.

Bien qu’un dialogue ait déjà été instauré afin d’assurer la participation des femmes à tous les niveaux dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent et la criminalité organisée, ainsi que pour la consolidation de la paix et de la sécurité dans le Sahel, on dénombre une présence quasiment nulle des femmes dans la Force Conjointe du G5 Sahel et sa Composante Police (soit respectivement de 0,35% et 6%).

Outre les enjeux sociaux et culturels qui pèsent encore sur les carrières féminines dans les FDS du G5 Sahel, l’intégration du genre et la prise en compte des besoins sexo-spécifiques au sein des FDS (forces de défense et de sécurité) apparait nécessaire afin de donner une véritable égalité des chances entre hommes et femmes.

Le Secrétariat Permanent du G5 Sahel en partenariat avec l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) et le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH), a donc organisé, au Collège de défense du G5 Sahel à Nouakchott (Mauritanie), du 3 au 5 septembre 2019, un atelier de réflexion sur le renforcement de la présence des femmes au sein des structures de défense et de sécurité du G5 Sahel. C’est le premier évènement de cette nature organisé par le G5 Sahel et consacré exclusivement à la problématique de la présence des femmes en uniforme dans les structures de défense et de sécurité du G5 Sahel.

La cérémonie d’ouverture a été animée par le Secrétaire Permanent du G5 Sahel, Monsieur MamanSamboSidikou, la Ministre mauritanienne des affaires sociales, de l’enfance et de la famille, Dr. Nene Oumou Kane, le Ministre de la défense nationale, Général HanenaOuld Sidi, et le Coordonnateur Résident a.i. du Système des Nations Unies en Mauritanie, Monsieur NacerBenalleg.

L’atelier a rassemblé 70 participants, dont 25 femmes, venant principalement du Burkina Faso, du Mali, de Mauritanie, du Niger et du Tchad et représentant les FDS (Armées, Gendarmerie et Police) des Etats membres du G5 Sahel. Des experts en genre et sécurité et des partenaires techniques et financiers ont également pris part aux débats.

Les principaux objectifs de cet événement étaient de promouvoir la participation des femmes dans les FDS comme stratégie opérationnelle pour en renforcer l’efficacité et la légitimité, d’identifier et d’analyser les principaux défis relatifs à l’accès, à la rétention et à la carrière des femmes au sein des structures de défense et de sécurité du G5 Sahel, et enfin de dégager des solutions pour augmenter la représentation des femmes.

Au cours des trois journées de travaux, les participants ont présenté l’état des lieux de la présence des femmes dans leurs FDS et dans la Force Conjointe du G5 Sahel et sa Composante Police. Un panel de huit femmes en uniforme a permis de mettre en exergue les obstacles rencontrés et notamment les « pesanteurs socioculturelles », comme l’explique la Commandant Issaka Ousmane Aichatou. Les avantages stratégiques et opérationnels de la présence des femmes dans les FDS ont été détaillés par une délégation du Burkina Faso et le chef de la composante police de la MINUSMA, Monsieur IssoufouYacouba. Monsieur Luis Carillho, Directeur de la Division Police des Nations Unies, a partagé les initiatives existantes pour favoriser le leadership féminin dans les FDS. Le Secrétaire Permanent du G5 Sahel, Maman Sidikou, a, quant à lui, invité les participants à devenir de véritables «  champions du genre » pour la lutte contre l’extrémisme violent.  Pour lui, le leadership féminin sera assuré en « se débarrassant des poches d’indifférence », en « interrogeant nos consciences ».  C’est une « responsabilité sociale » qui relève de l’ensemble de la société, et plus particulièrement des Etats qui se doivent d’assurer la pleine reconnaissance de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans le secteur de la défense et de la sécurité.

Des travaux de groupe portant sur l’accès à la profession, la formation, l’environnement de travail et la communication ont permis l’adoption d’importantes recommandations pour une intégration plus significative des femmes dans les structures de défense et de sécurité du G5 Sahel.Les recommandations adoptées seront portées aux plus hautes instances de décision du G5 Sahel, ainsi que des Etats membres. Un plan d’action sera mis en œuvre pour assurer le suivi de ces recommandations par le Secrétariat Permanent du G5 Sahel.

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