En 2016, le G5 Sahel a adopté une Stratégie pour le développement et la sécurité (SDS) dont la mise en œuvre repose sur un Programme d’Investissements Prioritaires (PIP).
Composé d’un portefeuille de 40 projets structurants d’un montant total de près de 2 milliards d’euros (financé à 13% par les États-membres), sa première phase s’échelonne entre 2019 et 2021.
Ses quatre priorités correspondent aux axes stratégiques de l’organisation régionale et s’articulent autour de la gouvernance (81 millions d’euros), la résilience (200 millions d’euros), la sécurité (396 millions d’euros) et les infrastructures (1 milliard d’euros).
Elles s’inscrivent dans les régions frontalières de l’Ouest (Mali – Mauritanie), du Centre (Burkina Faso- Mali- Niger) et de l’Est (Niger-Tchad) de l’espace du G5 Sahel.
Les populations de ces zones – y compris les personnes déplacées internes et les réfugiés – font l’objet d’une attention particulière en matière d’investissement en infrastructures.
En effet, les interventions du PIP veulent améliorer de façon tangible les conditions de vie des Sahéliens – en améliorant notamment l’accès à des services de qualité.
En juillet 2018, les Chefs d’Etat du G5 Sahel ont décidé du lancement rapide d’un « Programme de développement d’urgence » (PDU) à fort impact.
Lors de la première Conférence de coordination des partenaires et bailleurs de fonds du G5 Sahel (Nouakchott, 6 décembre 2018), les promesses de financement de l’Alliance Sahel destinées au PDU ont atteint 266 millions d’euros.
En Mauritanie, son appui cible notamment la réalisation d’ouvrages d’alimentation en eau potable dans la wilaya (régions) du Hodh El Garbi et du Hodh El Chargui.
Pour ce faire, la France recourt à l’Agence française pour le développement (AFD) afin que 12 millions d’euros soient alloués au Ministère de l’économie et des finances de la République de Mauritanie.
Grâce au Ministère de l’hydraulique et de l’assainissement, cette intervention bénéficiera à près de 60 000 personnes résidant dans 74 localités de plus de 500 habitants.
Elle s’échelonnera entre 2019 et 2023, sera pilotée par l’administration et permettra le renforcement d’une ingénierie locale (reposant sur les compétences d’entreprises et de comités de gestions composés d’usagers).
Pour rappel, depuis 2012, la wilaya du Hodh El Chargui connaît un afflux de réfugiés – dont certains résident dans le camp de Bassikounou / Mbéra.
Pour Maman Sambo Sidikou, Secrétaire Permanent du G5 Sahel, « un Sahel plus prospère et plus sûr est une région où l’accès à l’eau et sa gestion sont améliorés – c’est un des critères à partir duquel nous jugeons l’efficacité de nos partenariats ».
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Le G5 Sahel est une organisation créée en 2014 par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad couvrant une superficie de 5 millions de kilomètres carrés où vivent près de 80 millions d’habitants. Son mandat couvre les domaines de la sécurité et du développement. Le Produit Intérieur Brut (PIB) cumulé des pays membres est proche de 53 milliards de dollars américains (CNUCED, 2018).