C’est devant un parterre de personnalités civiles et des Forces de Défense et Sécurité qu’a eu lieu la cérémonie de lancement du programme d’appui aux composantes légale et prévôtale de la Force conjointe pour un meilleur fonctionnement de la justice militaire dans les pays du G5 Sahel (dit programme ACLEP-G5). Financé par l’Union européenne à hauteur de 10 millions euros pour une durée de 36 mois, ce programme régional est mis en œuvre par Expertise France en partenariat avec les institutions du G5 Sahel. L’objectif principal du programme est de contribuer à renforcer la lutte contre l’impunité et renforcer les capacités de judiciarisation de la Force conjointe du G5 Sahel afin de lutter contre les groupes armés terroristes et les groupes criminels organisés dans le respect de l’Etat de droit, des droits humains et du droit international humanitaire.
Le programme fournira des appuis en infrastructures, équipements, formations, conférences et conseil au profit des unités prévôtales et conseillers juridiques de la Force conjointe, et pour les autres acteurs de la chaîne pénale spécialisée de lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière organisée et de la chaîne pénale militaire. A l’issue d’une phase de diagnostic, de l’organisation de comités techniques nationaux dans chaque pays et de la tenue de la première réunion du comité de pilotage, le programme se réjouit de marquer le démarrage de la mise en œuvre des activités par une cérémonie de lancement. Les représentants du Secrétariat Exécutif G5 Sahel, de la Force conjointe Sahel, de l’Union européenne, d’Expertise France, des institutions nationales concernées par le programme dans les pays du G5 Sahel, et des différentes organisations et partenaires techniques financiers assisteront à cet événement.
Le Secrétaire exécutif du G5 Sahel Eric Yemdeago TIARE a déclaré que cette manifestation intervient à un moment où de nombreux observateurs s’interrogent sur l’avenir du Sahel en général, et sur l’articulation de la force conjointe en particulier, dont le concept d’opérations est en cours de révision pour tenir compte du contexte structurel.
Il a ajouté que « l’impunité, qui reflète la fragilité de l’État de droit et du respect des droits de l’homme dans la région du Sahel, est l’un des principaux facteurs de violence et de destruction du tissu social, créant un terrain favorable à la propagation de la violence ». l’extrémisme, conduisant à la récurrence d’actes terroristes auxquels il faut mettre fin pour lutter efficacement contre le terrorisme.
Pour sa part, le représentant de l’UE, Jean-Marc Dewerp, a souligné que le soutien de l’UE à la force conjointe « remonte à 2018, s’élevant à 265 millions d’euros et dirigé vers trois axes interconnectés et non séparés. D’une part, il y a le soutien à la logistique , la fourniture d’équipements et d’infrastructures, pour un montant total de 220 millions d’euros. Cet appui est complété par un autre pour la promotion et le respect des droits humains et du droit international des conflits armés d’un montant total de 40 millions d’euros, et enfin un appui institutionnel du Secrétariat Exécutif du G5 Sahel.
Il a ajouté que le soutien de l’UE à la responsabilisation n’est possible que grâce à l’engagement des partenaires de la force conjointe du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad. Il a expliqué que la force conjointe est la première force sous-régionale qui s’est engagée à intégrer et à consolider les principes des droits de l’homme et du droit international humanitaire dans son approche, ses procédures et ses mécanismes internes tout au long de son cycle opérationnel.
De son côté, le coordinateur de la cellule expertise française, M. Maxime Bast, a indiqué que son institution, Expertise France, est une agence gouvernementale, l’acteur interministériel dans le domaine de la coopération technique internationale, filiale du groupe Agence française de développement, et met en œuvre des projets qui promeuvent durablement les politiques publiques dans les pays en développement.
Il a ajouté qu’elle travaille également dans les domaines de la gouvernance, de la sécurité, du climat, de la santé et de l’éducation et contribue, avec ces partenaires, à la réalisation des objectifs de développement durable