La preuve est faite que découragement n’est pas djihadiste. En effet, malgré les coups durs à eux portés par l’armée malienne et les forces internationales, les fous d’Allah tentent de résister par tous les moyens. En effet, ils ont tenté de s’emparer d’armes et de munitions appartenant aux troupes régulières, le 10 mai dernier.
C’est la deuxième fois que le phénomène se répète puisqu’il y a environ deux semaines, d’autres djihadistes avaient déjà tenté d’emporter des véhicules ainsi que des armes de l’armée malienne avant d’être mis en échec. Il faut ajouter à cela la tentative de vol d’armes attribuée à des soldats maliens, il y a quelques jours.
Comment peut-on expliquer cet enchaînement de faits dans ce pays confronté à l’activisme terroriste ? La question comporte plusieurs angles d’analyse. Le premier qui saute à l’œil est l’hypothèse selon laquelle les groupes terroristes sont à court de moyens militaires, notamment d’armes et de munitions. Et si les jihadistes sont en manque d’armement, de munitions ou de moyens de transport, c’est un signe que la lutte contre le terrorisme au Mali est en train de porter ses fruits.
Car, on le sait, d’une part, les militaires français de l’opération Barkhane ont saisi et détruit de nombreux véhicules et armes aux mains des djihadistes et d’autre part, une partie du réseau de trafic d’armes venant de la Libye est maintenant sous le contrôle des forces internationales et maliennes. Cernés de toutes parts, les terroristes ont décidé de puiser dans les stocks de l’armée malienne qu’ils espèrent affaiblir au passage. C’est sans doute là un acte de désespoir qui doit réjouir Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
Cependant et selon le second angle d’analyse des évènements, on peut croire qu’en dépit de la relative accalmie en termes d’attaques djihadistes, le pays de IBK n’est pas aidé. La hantise et la peur restent permanentes. Non seulement, parce que les groupes criminels sont déterminés, mais aussi parce que l’une des options actuelles de ces derniers est d’utiliser tous les moyens pour opérer des attaques surprises. En effet, s’ils arrivaient à s’accaparer, par exemple, de véhicules militaires aux couleurs nationales maliennes, les djihadistes pourraient déjouer davantage la vigilance de leurs adversaires et ce serait tragique, au regard des conséquences. Comme quoi la situation actuelle commande d’éviter tout triomphalisme devant les quelques succès militaires récents enregistrés grâce au renseignement.
Si cette analyse à deux entrées peut tenir la route, il ne faut pas occulter une troisième possibilité qui peut s’avérer plus dramatique parce que ces actes de tentatives d’accaparement d’armes, de munitions et de véhicules peuvent être un piège tendu à toutes les forces qui combattent les terroristes au Mali. Autrement dit, on ne doit pas écarter l’hypothèse d’une mise en scène ou d’une diversion orchestrée par les djihadistes pour mieux frapper.
Source le Pays