A la suite de ma nomination le 9 juillet 2021 comme Secrétaire Exécutif du G5 Sahel en remplacement de SEM Maman Sambo SIDIKOU, et à qui je rends un vibrant hommage, j’ai été installé dans mes fonctions le 3 Août 2021 par le Président du Conseil des Ministres, Dr Issa DOUBRAGNE.
Nommé à un moment où notre espace sous-régional fait face à de nombreux défis surtout sécuritaires aux conséquences incalculables, il est attendu du Secrétariat qu’il joue un plus grand rôle dans la mise en œuvre de la Stratégie pour le Développement et la Sécurité (SDS) et d’en assurer le suivi et l’évaluation.
En effet, aujourd’hui, plus que jamais, la vision que nos Chefs d’État ont eu en créant le G5 Sahel en 2014, reste d’actualité et il nous faut redoubler d’efforts pour que notre espace soit un lieu de paix, de sécurité et de développement durable.
Pour ce faire, la Stratégie pour le Développement et la Sécurité, adoptée en 2016 avec son outil de mise en œuvre qu’est le Programme d’Investissements Prioritaires (PIP) dont la première phase couvre la période 2019-2021, doit être relue pour tenir compte du contexte actuel. En effet, les attaques terroristes se multiplient et touchent des zones jusqu’à présent épargnées, confirmant ainsi que la sécurité reste au cœur de nos défis.
Étant tous convaincus que sans sécurité il n’y a pas de développement ni présence de l’État et vice-versa, alors la priorité doit être mise sur le renforcement des capacités militaires des États membres mais aussi de la Force Conjointe du G5 Sahel qui connait des difficultés pour être plus opérationnelle, même si elle enregistre malgré tout des acquis importants.
Par ailleurs, la lutte devant aussi concerner le 2ème pilier qui est le développement, l’actualisation du Programme d’Investissements Prioritaires (PIP/ 2022-2024), va tenir compte, tant dans sa conception que dans sa mise en œuvre, des enseignements de la précédente phase (2019-2021). Ce travail en cours se fait en droite ligne avec la mise à jour de la Stratégie de Développement et de Sécurité (SDS), le document-cadre de référence du G5 Sahel, dont l’adoption sera le plus inclusif possible, avec une participation/contribution du secteur privé, de la société civile et des partenaires techniques et financiers.
Mais en attendant il y a lieu de rappeler que depuis 2020, plusieurs réformes ont été engagées, notamment au niveau du Secrétariat Permanent devenu Secrétariat Exécutif, avec plus de prérogatives et d’instruments opérationnels à sa disposition et de nouveaux groupes d’acteurs tels que l’Alliance Sahel et la Coalition pour le Sahel qui ont été créés pour soutenir le G5 Sahel.
L’organisation a également entrepris de mettre davantage l’accent sur la concrétisation de projets à impact rapide. Des initiatives de proximité, calibrées de manière plus pertinentes et rapidement réalisables, et qui impliquent directement les populations concernées ont été prises avec pour objectif de répondre de manière plus palpable à leurs préoccupations les plus immédiates. C’est ainsi que le Cadre d’Actions Prioritaires Intégré du G5 Sahel (CAPI) a été adopté par les Chef d’État et que sous la forme d’une phase pilote, le Projet d’aménagement territorial intégré (PATI) a été lancé dans le Fuseau Centre du G5 Sahel.
Au profit des femmes et des jeunes, qui sont acteurs clés dans le dispositif du G5 Sahel mais qui restent des couches vulnérables, des initiatives particulières seront prises pour renforcer leur résilience à travers notamment la Plateforme Régionale des femmes et la mise en œuvre des recommandations issues de la Stratégie intégrée de la Jeunesse du G5 Sahel.
Au quotidien, des initiatives sont prises pour conclure des partenariats bi et multilatéraux de plus en plus nombreux et qualitativement, afin d’obtenir des résultats encore plus probants au service de nos populations, surtout les plus vulnérables.
A moyen et long terme, notre organisation se veut au cœur de l’action de transformation structurelle et d’intégration régionale afin de contribuer à un progrès socioéconomique globale. Telle est l’ambition qui guide par exemple, la réalisation du projet de chemin de fer « Transsahélien », dont les discussions pour son financement sont en cours, après la validation de l’étude de faisabilité et le projet de transport aérien.
Dans cet esprit, l’implémentation du « roaming » dans l’espace du G5 Sahel qui est déjà une réalité permettra de fluidifier les communications au bénéfice des populations.
La situation dans notre espace est certes difficile mais nous ne devons pas perdre espoir. Nos équipes sont pleinement mobilisées, au Secrétariat Exécutif et dans tous les démembrements et structures rattachées, avec une volonté farouche d’agir pour relever les nombreux défis.
Je suis persuadé, qu’avec abnégation et solidarité, et le soutien de nos partenaires, de plus en plus nombreux, nous parviendrons à démontrer qu’il est possible de changer le destin de la région, de passer d’un Sahel riche mais qui traverse des crises multiformes, à un Sahel riche, havre de paix, ‘’un espace économiquement intégré, socialement prospère, culturellement riche où la sécurité et la paix règnent durablement…’’ comme l’ont voulu les pères fondateurs du G5 Sahel.
Lieux d’information et d’interactions, notre présence sur le Web, via le présent site et les différents réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn, YouTube),illustre la volonté du G5 Sahel d’œuvrer dans une dynamique participative, faite de transparence et de dialogue permanents.
À toutes et à tous, bonne visite !
Ambassadeur Eric Y. TIARE
Secrétaire Exécutif du G5S