– Des militaires, des gendarmes, des policiers et des magistrats des 5 pays du G5 Sahel ont entamé ce lundi 20 septembre les premiers exercices régionaux des acteurs de la Composante Police de l’institution sahélienne.
Ces exercices qui vont se dérouler du 20 au 29 Septembre, note-ton, seront axés sur la coordination d’une action de judiciarisation du théâtre d’opération de la Force Conjointe.
L’objectif des exercices, a-t-on appris, est d’examiner le procédé de fonctionnement de la chaîne de judiciarisation de la Composante Police de la Force Conjointe du G5 Sahel pour chaque pays.
« Ceci afin d’identifier les éventuels travaux à entreprendre ou thématiques à approfondir dans le cadre d’actions supplémentaires pour assurer que les parties prenantes de la Composante Police de la FC-G5S disposent des cadres normatifs et procéduraux, connaissances, compétences et ressources nécessaires à l’exercice de leurs rôles respectifs dans la Composante Police », explique un communiqué de G5 Sahel, dont copie est parvenue à l’ANP.
La judiciarisation des faits d’origine terroriste et/ou issus de la grande criminalité organisée transfrontalière dans le cadre des opérations militaires menées par les Forces du G5 Sahel a pour objectif de « confier à la justice, in fine, l’exploitation des enquêtes judiciaires menées et de traduire en justice les auteurs et complices dans toute la mesure du possible », souligne-t-on.
Cette judiciarisation débute par les actions des primo-intervenants (Gendarmerie Prévôtale accompagnant les Forces militaires) qui vont effectuer les premières constatations sur le terrain pour préserver les indices, rassembler les preuves, saisir les éléments matériels, actions qui seront déterminantes pour le succès ultérieur des enquêtes, rapporte le document.
Selon le même communiqué, elle continue par la poursuite des enquêtes effectuée par les unités nationales d’investigations spécialisées (UNIS) avec tous les moyens dont elles disposent (Police Technique et Scientifique, moyens électroniques et cyber…), afin de permettre la manifestation de la vérité et l’interpellation des auteurs.
« Elle s’achève par la transmission des procédures aux Pôles Judiciaires Spécialisés (PJS) en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, la présentation à un magistrat des auteurs ou complices présumés, et leur traduction devant la juridiction compétente et en cas de condamnation par l’exécution d’une peine », peut-on lire dans le communiqué.
De nombreux officiels et partenaires internationaux y prennent part comme observateurs.
Face aux menaces terroristes et à l’insécurité grandissante dans la région, les cinq pays du G5 Sahel ont créé en 2017 la Force Conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), force transfrontalière composée de bataillons des cinq pays. Cette force a pour mission de lutter contre le terrorisme et le crime organisé transnational, contribuer à rétablir l’autorité des Etats sur leurs territoires, contribuer à la mise en œuvre du développement et faciliter les opérations humanitaires, rappelle-t-on.
En complément des opérations de la FC-G5S, et pour assurer la traduction en justice des personnes appréhendées par la Force, les Etats du G5 Sahel ont créé la Composante Police de la Force Conjointe. Cette Composante est constituée de gendarmes (prévôts) déployés avec les militaires de la FC-G5S, et d’unités nationales d’investigations spécialisées (UNIS). Ces deux éléments font le lien entre les militaires de la FC-G5S et les pôles judiciaires spécialisés (PJS) de chaque Etat.
Le G5 Sahel est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale, créé en 2014 entre le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
Abordant dans une approche intégrée les questions de développement et de sécurité, l’organisation s’est dotée d’une Stratégie pour le développement et la sécurité des pays du G5 Sahel (SDS).
L’instrument de mise en œuvre de la SDS est le Programme d’investissements prioritaires (PIP) qui couvre la période 2019-2021.
Afin d’optimiser les résultats sur le terrain, surtout dans les zones les plus vulnérables, il a été adopté le Cadre d’actions prioritaires intégré (CAPI) qui consacre une démarche concentrée sur des zones jugées prioritaires avec des actions adaptées, ciblées et à impact rapide, intégrant sécurité, développement, action humanitaire, gouvernance et réconciliation.
Source anp